Monsieur le Directeur, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs

Il y a une semaine près de 100 000 personnels de l’Éducation nationale manifestaient à l’appel de toutes les organisations syndicales, des organisations de jeunesse et des parents d’élèves de la FCPE. L’ampleur de la mobilisation n’a pas échappé au gouvernement, contraint d’ouvrir dès le soir des négociations menées par le Premier ministre. Après avoir ironisé sur une « grève contre un virus », le ministre de l’Éducation nationale a reconnu pour la première fois en 5 ans une mobilisation importante et des erreurs. Si le changement de ton n’a échappé à personne, les engagements insuffisants pris le 13 janvier au soir par le Premier ministre doivent maintenant se concrétiser et s’élargir.

Le SNES-FSU attend tout particulièrement que s’ouvrent des discussions sur les programmes de collège et des aménagements pour le DNB. Tout doit être fait pour que les épreuves de spécialités de Terminale prévues en mars soient repoussées. Un vœu intersyndical SNES et SNEP-FSU, FO, CGT, SNALC, SUD sera proposé aux membres du CSE pour un report des épreuves à juin et leur transformation en épreuves nationales et terminales. Cet appel fait l’objet d’une pétition intersyndicale à laquelle la Conférence des associations de professeurs spécialistes a apporté son soutien. En moins d’une semaine, elle réunit déjà plus de 10 000 signatures.

Les recrutements d’AED, la distribution de masques chirurgicaux restent des mesures bien tardives et toujours insuffisantes pour protéger personnels et élèves des contaminations. La mobilisation du 13 janvier trouve donc des suites ce jeudi 20 janvier avec des actions diversifiées permettant aux collègues d’exprimer que la tension dans les établissements et dans les vies scolaires ne retombe pas. Pourrait-il en être autrement quand le ministre reprend en boucle son monologue sur « l’école ouverte » pour toute réponse aux critiques sur son inconséquence et sa désinvolture après des annonces tardives sur le protocole sanitaire au 3 janvier, annonces probablement retardées pour des raisons désormais connues de tous.

Les personnels poursuivront leur mobilisation le jeudi 27 janvier en se mettant en grève pour les salaires dans le cadre d’un appel interprofessionnel. Alors que l’inflation repart à la hausse depuis plusieurs mois, il est impensable qu’un jeune collègue après 5 années d’étude démarre sa carrière avec 1,14 SMIC et que tous les autres enregistrent une perte de pouvoir d’achat de plus de 20 % sur 10 ans. Cette dévalorisation salariale est synonyme de déclassement pour nos métiers et aggrave la crise des recrutements.

Les 440 suppressions de postes se traduisent par de nouvelles suppressions de moyens dans les DHG et des dégradations des conditions de travail se dessinent une fois de plus à la rentrée avec une détérioration des conditions d’étude des élèves et des situations d’inclusion. Le SNES-FSU revendique, outre l’annulation des suppressions de postes, un collectif budgétaire, un plan pluriannuel de recrutement et l’abandon des réformes inégalitaires au lycée.

L’association pour une « orientation raisonnée vers l’enseignement supérieur scientifique » (AORES) entend tirer profit du contexte de compétition entre élèves dans Parcoursup. Moyennant une inscription de 20 euros, elle prétend que son « test scientifique avancé » (TeSciA) valorisera les profils sur Parcoursup pour que les classes préparatoires prestigieuses repèrent au plus vite les meilleurs dossiers. Après avoir disqualifié le diplôme du bac, le ministre expose donc les élèves et leurs familles à une reconnaissance de leurs compétences par des officines privées et marchandes. Parcoursup est devenu en moins de trois ans une vitrine et un moteur du marché de la formation et de l’orientation, une situation dont profite largement l’enseignement supérieur privé qui connaît une croissance insolente ces dernières années.

Enfin, nous découvrons dans ce CSE, le nouveau périmètre du CESCE (comité d’éducation, à la santé, à la citoyenneté et à l’environnement). La prise en compte des problématiques écologiques et environnementales à l’école méritait mieux que cette tentative de nouvelle instance qui fait fi des principes de fonctionnement démocratiques des établissements.