CSE du 11 décembre 2018
Déclaration du SNES-FSU Bonjour à toutes et à tous, Notre déclaration vient en complément de celle de la FSU qui portera notre analyse de la situation sociale. Cette situation est mouvante. La Fonction publique est menacée de faire les frais des quelques concessions faites sur l’annulation de taxes par une amplification des suppressions de postes déjà prévues. Le Sénat n’a d’ailleurs pas hésité cette semaine à alourdir l’ardoise pour le second degré en passant de 2650 suppressions de postes à 2950 et en votant le passage d’un à trois jours de carence. Aujourd’hui, chacun peut évaluer, à l’aune de son établissement ou de son académie le décalage entre la communication ministérielle et la réalité. La mécanique des réformes du lycée se traduit localement par moins d’enseignements et davantage d’inégalités entre les établissements, entre les lycéens. Dans ce contexte, les lycéens manifestent contre les réformes du bac et du lycée, Parcours sup’ et le tri social, le service national universel (SNU). Ils rejoignent ainsi les revendications exprimées depuis des mois par le SNES-FSU. Ces mobilisations sont parfois émaillées d’actes violents de casseurs infiltrés ou des forces de l’ordre, dont les interventions souvent disproportionnées ont également conduit à une brusque montée des tensions. Des élèves ont été gravement blessés. La répression policière doit cesser. Le SNES-FSU ne cautionne évidemment pas les atteintes aux biens et aux personnes, il condamne la violence mais refuse qu’elle soit instrumentalisée pour empêcher des jeunes d’exprimer leur opposition légitime à des réformes qui vont accroître les inégalités. Il rappelle que la grande majorité des lycéens se mobilisent pacifiquement. Par son refus d’engager tout dialogue, ses propos provocateurs et son traitement uniquement sécuritaire de la situation, le Ministre de l’Education Nationale porte une lourde responsabilité dans la situation actuelle : il y a urgence à écouter et entendre les revendications des élèves et des personnels. Devant la gravité de ce contexte, le SNES-FSU demandé aux collègues d’accompagner les élèves qui manifestent afin de les soutenir et les protéger des violences, notamment aujourd’hui. Il appelle la profession à s’engager dans la journée d’action avec la CGT vendredi 14 décembre par la participation aux cortèges, la grève, pour le pouvoir d’achat et le service public d’éducation. Il appelle à faire du mercredi 19 décembre, jour du Comité technique ministériel attribuant les dotations aux académies et du Conseil supérieur de l’Education examinant les programmes du lycée, une grande journée de mobilisation et d’expression du second degré. Malgré la multiplication des entraves à l’exercice du droit de vote , le taux de participation aux élections professionnelles a augmenté. Le SNES-FSU représente près de 43 % de la profession. N’en déplaise au ministre, les personnels font confiance à leurs représentants, et leurs analyses des réformes en cours sont largement partagées. Nous le demandons une fois de plus dans cette instance : les réformes du lycée doivent être ajournées et revues, les postes rendus, les métiers revalorisés. Déclaration du SNES-FSU au CSE du 11 décembre 2018 Déclaration FSU Face aux inégalités grandissantes et au sentiment d’abandon d’une grande partie de la population, le gouvernement doit apporter des réponses qui améliorent les conditions de vie de tous les salarié-es, chômeurs, retraité-es et jeunes : augmentation des salaires, des minima sociaux et des retraites, accès à des services publics de qualité sur tout le territoire, création d’emplois. Il ne pourra pas répondre à la crise profonde de notre pays sans dégager les moyens budgétaires nécessaires. Une réforme fiscale juste et plus redistributive et le rétablissement de l’ISF s’imposent. Les annonces du président de la République ne sont donc pas à la hauteur de tous ces enjeux et ne répondent pas aux attentes. Il doit comprendre que c’est un changement de cap qu’il lui est demandé aujourd’hui sans quoi le risque est de voir s’aggraver encore plus les fractures de notre société. Améliorer la cohésion sociale, défendre les valeurs qui fondent le modèle social, favoriser la transition écologique exige des services publics forts avec des agent-es véritablement reconnu-es. La FSU demande au gouvernement d’abandonner le projet de réforme de la Fonction publique tel qu’il est prévu à ce stade. Au contraire, pour répondre aux enjeux de société c’est d’une fonction publique renforcée dans ces moyens et missions, avec des agent-es conforté-es dans leur statut et leurs carrières dont le pays a besoin. Elle met en garde contre toute tentation d’utiliser une nouvelle fois la Fonction publique pour payer les nécessaires mesures sociales à prendre. La FSU exprime sa vive émotion après les violences commises à l’égard des jeunes, notamment suites aux événements de Mantes la Jolie. Elle réitère sa demande d’ouverture de discussions au ministère de l’Education nationale, avec les organisations de jeunesse et les organisations syndicales représentant les personnels afin de répondre aux inquiétudes et aux revendications des jeunes. C’est là aussi une réponse politique qu’il faut apporter à ce mouvement. Dans un contexte de remise en cause par le gouvernement des instances de dialogue social et de marginalisation du rôle des organisations syndicales, la FSU se félicite de la participation des personnels de l’Éducation nationale aux élections professionnelles la semaine dernière (en hausse de 0,9 % par rapport à 2014), qui plus est dans des conditions de vote chaotique dès le premier jour. Avec une augmentation de plus de 6 300 voix pour la FSU par rapport aux élections de 2014, les électeurs et électrices de l’Éducation ont ainsi renouvelé leur confiance aux délégué.es du personnel de la FSU et de ses syndicats pour les représenter. Ces élections montrent une grande stabilité des résultats entre les différentes organisations. Le nombre de sièges attribués au CTM restant même à l’identique. La FSU reste sans conteste la première fédération de l’Éducation nationale. Un atout considérable pour continuer de défendre au quotidien les personnels dans l’exercice de leurs missions, le bon déroulement de leur carrière mais aussi pour obtenir une meilleure reconnaissance de leurs qualifications et une amélioration de leurs conditions de travail. Alors que le Ministre cherche à faire croire que les personnels lui accordent un satisfecit permanent contre l’avis des organisations syndicales, ces élections constituent un message fort envoyé par les personnels et il devra en tenir compte tant sur la méthode de concertation que sur le contenu des réformes. Déclaration du SNES-FSU au CSE du 11 décembre 2018

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