Monsieur le Directeur, Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,

Le SNES-FSU tient tout d’abord à exprimer sa condamnation de la guerre en Ukraine et sa
solidarité avec tous les peuples victimes d’une façon ou d’une autre de ces offensives meurtrières.
La déclaration de la FSU dans ce CSE reviendra notamment sur les moyens nécessaires pour
accueillir en UPE2A tous les jeunes réfugiés.
Il y a quinze jours, les organisations syndicales étaient auditionnées par le « comité de consultation
sur la place des mathématiques au lycée en voie générale ». Le SNES-FSU y a porté son exigence
de remise à plat de toute la réforme du lycée pour véritablement lutter contre les inégalités sociales
et genrées dont sont aujourd’hui victimes une grande partie des élèves dans leur parcours au lycée et
dans leur accès aux études supérieures. Si les conclusions du ministre, attendues depuis une
semaine, tardent à se concrétiser, le candidat Macron n’a pas eu cette réserve pour annoncer dans
son programme le retour des mathématiques dans le tronc commun de la voie générale alors que
depuis trois ans son ministre et ses proches justifient ce retrait.
Les 440 suppressions d’emplois à la rentrée 2022 dans le second degré n’étant pas annulées par un
collectif budgétaire, tout aménagement sur les maths au lycée relancerait la concurrence entre les
disciplines donc entre les collègues, une situation inacceptable. Quelques mesures précipitées sur
les programmes de l’enseignement scientifique -dont personne ne veut- ne seraient pas plus
acceptables alors qu’aucun aménagement de programme n’a été toléré pour s’adapter au retard
d’apprentissage des élèves après deux ans de crise sanitaire.
Un possible dégel du point d’indice, annoncé opportunément la veille de la grève du 17 mars sur les
salaires à l’appel de la FSU, de la CGT, de l’UNSA et de Solidaires, paraît tout aussi paradoxal. Le
gouvernement a en effet refusé toute mesure collective depuis 5 ans alors que les pertes cumulées
de pouvoir d’achat dans un contexte de reprise de l’inflation ont acté une dévalorisation des métiers
de l’enseignement qui pèsera encore longtemps sur les recrutements.
En plus de la retraite à 65 ans, un collège primarisé en rupture avec le lycée, un examen d’entrée et
des enseignants bivalents, le remplacement de la LV2 par l’apprentissage du code, l’entrée des
entreprises une demi-journée par semaine comme « aide à l’orientation des élèves », la suppression
du CAPES ou encore le recrutement par le chef d’établissement sont des orientations libérales qui
toutes ont en commun d’atteindre les solidarités et les identités professionnelles du second degré.
Le SNES avec la FSU s’opposera avec force à tout recul du service public d’éducation.
Un service public d’éducation qui en 5 ans a perdu des emplois sous le coup des incessantes
suppressions de postes : plus de 8 000 dans le second degré pour 65 000 élèves en plus. Un service
public d’éducation qui s’est vu concurrencer ses missions par le privé marchand. Le printemps de
l’orientation, cette semaine, illustre parfaitement le profit possible pour des officines privées quand
les PSYen sont trop peu nombreux pour répondre aux besoins des élèves et de leur famille perdus
dans la mécanique du tri de Parcoursup mais qui attendent avant tout des conseils gratuits,
désintéressés et adaptés. Les 246 pages de formations privées à valider dans ce CSE pour une
inscription dans Parcoursup révèlent aussi comment les mécanismes de tri pour accéder au
supérieur, opèrent pour gommer patiemment toute distinction entre le service public laïque et des
filières confessionnelles marchandes. La nomination du nouveau président du CSP s’inscrit
d’ailleurs dans cet affront continu à la laïcité.
Ce CSE doit valider la suppression de l’attestation de langue vivante pour la session 2022,
prolongée avec la suppression de la certification de langue en anglais pour les BTS. La grève
majoritaire du 13 janvier a notamment permis cette première avancée afin d’éviter une nouvelle
surcharge de travail pour nos collègues mais nous souhaitons la suppression définitive de ces
attestations. Le SNES-FSU proposera donc au cours de cette séance un voeu dans ce sens.
Enfin, nous souhaitons revenir sur l’arrêté présenté par la DGSIP lors du CSE du 15 septembre
dernier pour simplifier l’épreuve de langue vivante dans 12 BTS tertiaires. En aucun cas, il n’a été
précisé que la grille d’évaluation commune ainsi créée déboucherait sur un sujet unique à toutes ces
sections. Cette simplification supplémentaire a été imposée aux collègues sans tenir compte des
temps d’apprentissage spécifiques pour préparer les candidats à ce nouveau format d’épreuve moins
professionnalisant. Ce sujet unique doit faire l’objet d’un réexamen pour être reporté de toute
urgence.