Madame la présidente, monsieur le directeur, mesdames et messieurs les membres du CSE, bonjour à toutes et à tous,

Un CSE examinant sans amendement ni vote formel des textes « pour information » ne correspond guère à notre conception de cette instance et de notre rôle d’organisation syndicale. Pour autant, nous sommes là. Nous sommes présents ce matin parce que dans les difficultés actuelles liées à la crise du coronavirus, si certaines décisions sont d’indispensables pis-aller, d’autres posent problème, et les personnels attendent des réponses à leurs questions.

Réouverture des collèges : la sécurité sanitaire d’abord
La pression mise sur les collègues pour la réouverture des établissements est problématique. Le SNES-FSU demande la tenue partout de Conseils d’administration permettant la présentation des mesures prises pour le respect du protocole sanitaire. Ces CA doivent se tenir à distance. S’il est constaté que le protocole sanitaire ne peut être respecté (problème avec le matériel, entretien impossible pour une raison ou une autre), alors l’établissement ne doit pas rouvrir et l’enseignement se poursuit à distance. L’important n’est pas la date mais la santé de la communauté éducative.

Si la réouverture est possible, elle doit être pensée et les droits et missions des personnels respectés
Le confinement a certainement renforcé les inégalités sociales d’apprentissage, certains de nos élèves ont vécu des moments difficiles, il faudra en tirer bilan. Le retour en classe ne sera pas une rentrée habituelle, il faut lui donner un sens, et les équipes pluriprofessionnelles doivent le préparer ensemble. Professeurs, CPE, AED, Psy-EN, AESH ont des missions et des obligations de services. La réouverture des salles de classes ne s’improvise pas : que s’agit-il d’y construire avec les élèves, comment organiser les apprentissages, quels objectifs ? Comment articuler les moments dans l’établissement pour certains, personnels ou élèves, alors que les autres n’y sont pas ? Quelle organisation au service de quelle école ?
Le protocole sanitaire sanitaire posé, nous avions l’espoir d’un cadre cohérent, nous avons, éparpillés façon puzzle, des consignes sur qui peut ou pas fréquenter l’établissement, des fiches éduscol pointant sans hiérarchie les risques sectaires et les attendus de fin d’année, et des rodomontades dans les journaux du WE… quelles sont les priorités ? où est le cap ? qu’est-il attendu de la reprise des classes ?
Les personnels n’ont pas besoin qu’on leur dise comment faire leur métier, ils l’ont bien prouvé lors du confinement, ils ont besoin de connaître les objectifs du retour en classe, de façon à adapter leurs pratiques.
Nous posons ici la question : qu’est-il attendu de la réouverture des établissements scolaires ?

Pendant ce temps, la rentrée 2020 se prépare
Dans le second, degré le gouvernement poursuit sa politique de baisse de moyens : 25 000 élèves en plus, 820 postes en moins. La crise actuelle amplifie les difficultés dans les établissements, mais se sont bien les politiques menées par l’Etat et nombre de collectivités territoriales qui ont participé à leur aggravation. Dans l’immédiat nous demandons que les postes gelés par le ministère soient au plus vite répartis sur le terrain.  Puis il faut planifier des moyens pour anticiper et recruter, sur concours, des personnels qualifiés, afin de préparer l’avenir.

Et pour finir : quelles conséquences conjoncturelles à la crise ?
– il faut renoncer à l’oral de français du baccalauréat : au-delà de la nécessaire sécurité sanitaire, tous les indicateurs pédagogiques sont au rouge,
– il faut réfléchir aux aménagements d’organisation, de programmes et d’examens pour la rentrée de septembre prochain à laquelle le virus continuera probablement de circuler, et après pour certains élèves 4 mois d’enseignement, ou pas, à distance. Le SNES-FSU aura des propositions.
– pour le bac, le DNB, le CFG, nous aurons des interrogations après la présentation des textes.