La bataille contre la réforme du lycée dure depuis 18 mois maintenant. Alors que nous nous débattons dans les lycées sur l’organisation du niveau de Première, la prise en charge de SNT et des spécialités, le financement des options, les conditions d’enseignement, les contraintes d’emploi du temps, la possibilité ou pas de manuels… nous devons aussi nous pencher sur les nouveaux programmes.

Cette brochure donne des éléments d’analyse sur la Seconde, la Première et parfois la Terminale, générales et technologiques, complétés sur le site du SNES-FSU. En décembre dernier, après un marathon de réunions, le ministère n’a pas pris en compte les améliorations des programmes de Seconde et de Première proposées par le SNES-FSU. C’est pourquoi, après s’être rendu aux présentations des programmes de Terminale organisées par le Conseil supérieur des programmes en mars,

Le SNES-FSU ne participera pas à la concertation de façade du ministère en juin. Au contraire, il appelle à amplifier l’action contre la politique éducative du gouvernement. Il propose aussi à la profession de donner son avis sur les programmes via une enquête en ligne, qui permettra de soumettre des amendements au Conseil supérieur de l’Éducation de juillet.

Nous ne voulons pas de cette réforme, continuons à le faire savoir et à faire pression.

Notre analyse des programmes par discipline

Un moratoire pour une autre construction des programmes scolaires

Alors que l’élaboration des programmes liés à la réforme du lycée touche à sa fin, il apparaît que les méthodes de construction des textes définissant les contenus d’enseignement ne sont pas à la hauteur des enjeux.

Ainsi, de nombreux programmes de Seconde et Première du futur lycée font l’objet de contestations fortes notamment parmi les professeurs chargés de les mettre en œuvre.

Les diverses contraintes et groupes de pression auxquels sont soumis les concepteurs de programmes ne permettent pas un travail serein. La multiplication des niveaux de décisions – le Conseil supérieur des programmes, les inspections générales, le ministère et enfin le cabinet du ministre – ne clarifie pas, et parfois rend impossible le nécessaire débat démocratique :

  • Que faut-il enseigner pour former aujourd’hui les jeunes ?
  • Comment et pourquoi on l’enseigne ?
  • Quels doivent être les moyens pour mettre en œuvre cette ambition ?

Il faut en finir avec la confiscation de l’écriture de programmes scolaires par quelques « experts » sans réelle concertation avec les professionnels de l’enseignement et de la recherche. Cette méthode impose des choix éducatifs contestables à l’ensemble du système éducatif. Elle conduit à publier des textes ignorant jusqu’aux amendements et avis du Conseil supérieur de l’éducation.

Il faut rétablir « l’ordre des choses » en commençant par définir les besoins des jeunes en termes de savoirs et de compétences, pour préciser les disciplines convoquées et les contenus d’enseignements, et enfin prévoir les structures et les modes de certifications adéquats.

Il appartient, certes, à la représentation nationale de fixer les finalités et missions de l’école, lieu de formation de tous les futurs citoyens. Mais les programmes scolaires, vecteurs de ces objectifs, structurent l’enseignement. C’est pourquoi les professeurs doivent être associés à leur construction, avoir les moyens de se les approprier afin de pouvoir, dans le cadre de leur professionnalité, en faire des outils puissants et efficaces au service des élèves.

Ces programmes doivent être mobilisateurs pour les élèves, cohérents entre eux, conçus en complémentarité pour créer du sens et « faire culture ». Pour cela, il faut se donner le temps de la réflexion, de telles évolutions majeures pour l’avenir ne peuvent pas être sérieusement construites en quelques semaines, de façon éclatée, sans allers-retours entre l’ensemble des acteurs et des usagers du système éducatif. Aucun autre pays que la France n’oserait réformer en profondeur un cycle complet d’éducation et de formation de sa jeunesse sans y consacrer plusieurs années de débats approfondis.

Le SNES-FSU continue de demander une autre méthode de construction et d’écriture des programmes scolaires qui soit démocratique, transparente, plus respectueuse de « l’expertise » enseignante, et plus conforme aux intérêts des élèves. Inscrite dans un temps suffisamment long pour permettre un bilan de l’existant, ouverte à la pluralité des regards et des approches (pédagogiques, disciplinaires, didactiques, sociologiques et politiques…), elle doit prévoir la confrontation, le suivi de la mise en œuvre et la vérification régulière de la pertinence des programmes enseignés avec, en particulier, les personnels et l’ensemble des organisations syndicales.

Dans l’urgence, il demande un moratoire sur la mise en place de la réforme du lycée.

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