Série sciences et technologies industrielles et du développement durable (STI2D)

Les nouveaux programmes des spécialités de la filière STI2D se présentent dans deux nouvelles déclinaisons : « Innovation technologique IT et Ingénierie et séveloppement durable I2D ». Ils reprennent la quasi-totalité des anciens programmes mais ajoutent de nouvelles notions dans un volume horaire réduit (deux heures de moins en Terminale) avec davantage de cours en classe entière (perte au minimum de 2 heures de dédoublement en Première et Terminale due à la baisse de la marge à 14 heures). Les ajouts concernent principalement une nouvelle approche dénommée « design » et l’introduction des concepts STEM (Sciences, technologie, ingénierie et mathématiques).

Ces apports sont très théoriques, en contradiction avec la philosophie de l’enseignement de la filière : manipuler pour comprendre et assimiler des notions abstraites. Le programme précédent déjà pléthorique était inadapté, mal perçu par les professeurs et impossible à évaluer de façon satisfaisante.

Enseignement optionnel technologique de seconde SI et CIT

L’appréciation du SNES-FSU

Il s’agit dans l’esprit des concepteurs d’options de découverte, à base de défis ou de projets à caractères technoscientifiques, qui doivent permettre aux élèves d’envisager des études dans la filière STI2D. Mais ces options sont facultatives, financées sur la marge. Autant dire qu’elles disparaîtront rapidement. Est-ce sérieux à l’heure où le besoin de techniciens créatifs est prégnant ?

Les demandes du SNES-FSU

Rendre de nouveau obligatoire le choix d’une option en Seconde afin de conforter la réussite de la voie technologique dans la formation des futurs techniciens et ingénieurs.

Enseignements spécifiques du cycle terminal

L’appréciation du SNES-FSU

Les enseignements spécifiques (nommés enseignements de spécialité dans le programme précédent) sont concentrés sur l’année de Terminale pour représenter environ 70 % de l’enseignement de spécialité technologique restant (par fusion des spécialités de Première). Ainsi, ces enseignements sont fortement comprimés dans un volume horaire de 9 h, à comparer aux 5 h en Première et 9 h en Terminale précédemment. Comment est-ce possible ? D’après l’Inspection générale, le glissement de l’étude des solutions constructives dans les enseignements spécifiques permettra de dégager le temps nécessaire pour embrasser des programmes plus denses et abstraits !

Les demandes du SNES-FSU

Une plus large part réservée aux enseignements spécifiques, à aborder dès la Première, pour notamment rendre les deux projets (36 h en Première et 72 h en Terminale) plus pertinents, source de réalisations concrètes et si possible de mises en œuvre spécifiques. Une plus large place aux activités pratiques, répétées pour être formatrices et réinvestissables, à l’opposé d’un gavage à base de « granules ». Une marge horaire abondée pour permettre la mise en place de la pédagogie spécifique de l’enseignement technologique : « appropriation des concepts théoriques par le biais d’activités pratiques ». Le SNES-FSU revendique un programme adapté à ce que sont en droit d’attendre les élèves de la voie technologique, un programme que les professeurs pourrait investir de façon constructive et qui ne les contraindraient pas à des récitations parfois approximatives.

Ingénierie, innovation et développement durable (2I2D)

L’appréciation du SNES-FSU

La spécialité 2I2D (Ingénierie, innovation et développement durable) sera évaluée en Terminale par une épreuve spécifique en plus du grand oral. Elle regroupe la spécialité IT, soi-disant abandonnée en Première, avec la spécialité I2D et l’inclusion d’un parmi quatre enseignements spécifiques (AC, ITEC, EE et SIN). L’évaluation donnera lieu probablement à un sujet avec une partie commune et quatre parties spécifiques. La logique est sauve avec la volonté de conformer de force la filière STI2D avec la filière générale. Mais quid de la cohérence ?

Les demandes du SNES-FSU

Une définition claire et précise du grand oral, portant sur l’enseignement spécifique technologique, donnant lieu à une réalisation concrète. L’usage du vocabulaire spécifique de la spécialité devra être évalué à cette occasion.

Évaluations

L’appréciation du SNES-FSU

Les deux spécialités de Première sont fusionnées en une seule en Terminale. Il est prévu une épreuve d’ « Innovation technologique » en fin de Première. Ainsi, le caractère théorique de cette formation s’en trouve renforcé car elle donnera lieu à un oral sur une réalisation abstraite de conception au mieux virtuelle.

Les demandes du SNES-FSU

Préciser dans le programme ce qui doit être traité en Première et Terminale afin d’harmoniser les enseignements dans les lycées. Étudier dès la Première des solutions constructives afin que ces dernières puissent être réinvesties lors du projet de 36 heures en fin d’année. Les enseignements spécifiques doivent se faire dès la Première afin de faciliter la lecture et l’application du programme et donc son évaluation.

Série sciences et technologie de laboratoire (STL)

Des changements dans la répartition de certaines disciplines entre les enseignements généraux et technologiques apparaîtraient. Les deux spécialités « Biotechnologie » et « Sciences physiques et chimiques en laboratoire » sont conservées.

La disparition de la physique chimie du tronc commun et son introduction dans les enseignements technologiques sont une nouveauté. Le rétablissement de la chimie dans les sciences physiques répond à une de nos demandes.

Si globalement les contenus d’enseignement changent peu, l’association des mathématiques et de la physique chimie est un point négatif : il y a risque de confrontation entre les professeurs pour le découpage horaire, et d’inégalités entre les lycées.

Série sciences et technologie du design et des arts appliqués (STD2A)

Les contenus des disciplines d’arts appliqués ne semblent pas avoir été réellement travaillés : Outils et langages numériques et Design et métiers d’art en Première, Analyse et méthodes en design et Conception et création en design et métiers d’art en Terminale. Les textes se contentent d’énumérer une liste de notions, sans contenus explicites ni niveaux de savoirs et de compétences. Devant nos interrogations, l’inspection générale a répondu que les professeurs « avaient l’habitude de dispenser ces enseignements et qu’il n’était pas nécessaire de davantage préciser les programmes »…

Série sciences et technologies du management et de la gestion (STMG)

Enseignement optionnel technologique de seconde

L’appréciation du SNES-FSU

Le nouveau programme de management et gestion prévu avec 1 h 30 hebdomadaire est infaisable. S’il est maintenu en l’état, il deviendra un enseignement théorique qui n’aura rien de technologique et n’aidera pas à éclairer le choix vers la série STMG et ses atouts.

Les demandes du SNES-FSU

Il faut rendre ce programme faisable et attractif, lui redonner une dimension technologique. Le SNES-FSU propose de laisser aux professeurs la possibilité de choisir deux thèmes sur les trois proposés et de les mener dans le cadre d’une démarche active de mise en situation des élèves (projet).

Enseignements spécifiques de première

Droit et économie

L’appréciation du SNES-FSU

En droit et économie, de larges contenus souvent complexes devront être enseignés en seulement 4 heures hebdomadaires sans perspectives de dédoublements : la lourdeur des programmes est particulièrement problématique dans ces conditions.

Le programme est trop dense et complexe, particulièrement en économie au niveau de certains concepts abordés. Certaines parties du programme, en particulier celles relatives au concept de marginalité, sont trop complexes au niveau du pré-baccalauréat. Elles alourdissent inutilement un programme d’économie de seulement 2 heures qui a pour vocation d’éclairer et contextualiser les spécialités technologiques de la série.

Les demandes du SNES-FSU

Le programme d’économie est celui qui a fait l’objet des demandes de modifications les plus nombreuses. Parmi elles :

Thème 1 : supprimer les notions propres à l’utilité marginale et au coût marginal : se limiter à la présentation de l’utilité et du coût pour permettre d’interroger la notion de rationalité. Quoiqu’il en soit, ces notions ne doivent pas donner lieu à une approche de type « universitaire ».

En substituant à ces notions trop complexes une approche de la production plus large, on peut donner plus de sens à ces notions et on est plus cohérent avec la réalité économique (impact et développement de l’économie sociale et solidaire).

De plus elle ferait résonnance avec le programme de management et donnerait sens à l’ensemble du bloc de disciplines technologiques.

Thème 5 : revenir aux fondamentaux de la concurrence (types et structures de marché et effets sur la concurrence).

Management

L’appréciation du SNES-FSU

La préservation de l’ouverture aux différentes organisations, y compris non marchandes, qui favorise l’attractivité de la discipline est positive.

Cependant, les contenus de Première sont un condensé de ceux de Première et d’une bonne partie du programme de Terminale actuel avec des ajouts liés au numérique. Même avec 1 h 30 supplémentaire, il sera difficile de mener un enseignement de qualité avec des mises en situation si on ne procède pas à des allégements.

Les demandes du SNES-FSU

  • Ne pas plaquer la question du numérique « comme une donnée généraliste trop théorique » (point 1.4 et 3.1) mais la lier concrètement à des situations de management observées.
  • Limiter l’étude des stratégies, en particulier celle portant sur l’internationalisation et les partenariats. Son étude serait prématurée au niveau Première.

De même, les méthodes de travail doivent rester réalistes pour un niveau Première et privilégier la compréhension des fondamentaux du management des organisations, des techniques et de leur mise en œuvre au travers de l’étude de différentes situations propres à différents types d’organisations.

Sciences de gestion et numérique

L’appréciation du SNES-FSU

Les contenus peu modifiés permettront aux collègues en théorie de réinvestir sur la base de leur expérience.

Les demandes du SNES-FSU

Les améliorations qui avaient été demandées sur l’actuel programme doivent être prises en compte : préciser et recentrer le programme sur des techniques de sciences de gestion qui pourront être réinvesties et prolongées dans les enseignements spécifiques en Terminale dans le cadre de la discipline « management, sciences de gestion et numérique avec un enseignement spécifique ».

Série sciences et technologies du sanitaire et social (ST2S)

Enseignement optionnel technologique de Seconde

L’horaire d’1 h 30 s’applique comme pour les autres options (sauf création et culture design) à l’enseignement « santé et social ». Ses horaires et ses contenus ne permettront pas d’entrer dans une démarche technologique de type projet. Il ne permettra pas aux élèves de percevoir le caractère spécifique au domaine de la santé et du social et de les aider dans une orientation au-delà d’un projet prédéfini. Il faut redonner un horaire, des contenus attractifs à cet enseignement.

Cycle terminal

L’enseignement de spécialité en Première « biologie et physiopathologie humaines » est ambitieux. Il a le mérite de présenter des contenus clairs avec des capacités exigibles bien définies et des activités technologiques détaillées. Il est attractif si on envisage une carrière dans le médical.

Par contre, la disparition de la physique en Terminale sera un handicap lourd dans le cadre d’une poursuite d’études dans le médical.

Série sciences et technologies de l’hébergement et de la restauration (STHR)

La série garde la Seconde spécifique.

Cycle terminal

Les enseignements restent les mêmes mais sont regroupés afin d’entrer dans la maquette à trois spécialités en Premières et deux en Terminales.

Cela amène à une répartition des volumes horaires différente qui rigidifie la répartition des enseignements. Cette nouvelle grille horaire va également impacter les capacités de travailler en petits groupes donc de travailler sur des situations. L’augmentation globale du volume horaire (2 heures) des spécialités a une contrepartie qui portera atteinte au travail en effectifs réduits et à une démarche technologique de mises en situations :

  • diminution de la marge horaire qui passe de 15 h à 14 h, marge qui finance non seulement les dédoublements mais aussi l’accompagnement personnalisé et les enseignements optionnels ;
  • le projet n’apparaît plus dans la grille et n’a plus d’horaire fléché spécifique ;
  • l’enseignement technologique en langue vivante (ETLV) perd son heure spécifique dans la grille du bloc technologique.

Épreuves de Première pour les séries technologiques dans leur ensemble

Les situations de handicap ne sont prévues que pour ST2S et STD2A et pas pour les autres séries, même pour les épreuves écrites de STL et STHR.

Les épreuves orales de STI2D et STMG posent un problème de faisabilité : 30 mn d’évaluation par élève revient à passer environ une dizaine d’heures en évaluation par classe. Ce temps d’évaluation sera-t-il pris sur le temps de cours ? En outre, ces épreuves basées sur un projet de Première vont être redondantes avec au moins une partie de l’oral final reposant également sur un projet. Il est en train de se mettre en place une évaluation qui serait à la fois formative et certificative.

La grille d’évaluation en STMG, qui se veut une grille de « compétences », n’en est pas une, il ne s’agit pas de savoirs mis en action. Les critères d’évaluation ne sont pas mis en regard de compétences, et les niveaux d’évaluation sont approximatifs.

Les épreuves écrites ST2S, STL, STHR sont certainement trop denses par rapport au temps imparti (2 heures).

Excepté pour l’épreuve de physique-chimie de STD2A, pour l’ensemble des autres séries technologiques les disciplines support des épreuves ne sont pas réellement abandonnées en Terminale puisqu’elles sont intégrées aux disciplines de spécialité de Terminale. Des champs de savoirs et de compétences risquent d’être évalués à deux reprises.

Il aurait été préférable que ces évaluations de Première n’aient pas lieu, quitte à construire un barème de baccalauréat technologique sur 95 au lieu de 100, et conserver ainsi la fin de l’année de Première pour conforter les savoirs, plutôt que de chercher à évaluer de façon anticipée des éléments de programmes qui le seront de toute façon à nouveau en fin de Terminale.

Les propositions du SNES-FSU

Enseignements technologiques industriels

  • Rendre de nouveau obligatoire le choix d’une option en 2de pour éclairer les choix des élèves dans leur orientation en 1ère et conforter la réussite dans la voie technologique
  • Une plus large part réservée aux enseignements spécifiques, à aborder dès la Première, pour notamment rendre les deux projets (36 h en Première et 72 h en Terminale) plus pertinents, source de réalisations concrètes et si possible de mises en œuvre spécifiques.
  • Une plus large place aux activités pratiques, répétées pour être formatrices et réinvestissables, à l’opposé d’un gavage à base de « granules ».
  • Une marge horaire abondée pour permettre la mise en place de la pédagogie spécifique de l’enseignement technologique : appropriation des concepts théoriques par le biais d’activités pratiques
  • Une définition claire et précise du grand oral, portant sur l’enseignement spécifique technologique, donnant lieu à une réalisation concrète. L’usage du vocabulaire spécifique de la spécialité devra être évalué à cette occasion

Enseignements technologiques tertiaires

  • 2de : laisser aux professeurs la possibilité de choisir deux thèmes sur les trois proposés et de les mener dans le cadre d’une démarche active de mise en situation des élèves (projet).
  • 1ère – droit et économie : supprimer les notions propres à l’utilité marginale et au coût marginal : se limiter à la présentation de l’utilité et du coût pour permettre d’interroger la notion de rationalité. Quoiqu’il en soit, ces notions ne doivent pas donner lieu à une approche de type universitaire.
  • 1ère – droit et économie : avoir une approche de la production plus large, et ainsi donner plus de sens à ces notions et on est plus cohérent avec la réalité économique (impact et développement de l’ESS)
  • 1ère management : Ne pas plaquer la question du numérique « comme une donnée généraliste trop théorique » (point 1.4 et 3.1) mais la lier concrètement à des situations de management observées
    les méthodes de travail doivent rester réalistes pour un niveau Première et privilégier la compréhension des fondamentaux du management des organisations, des techniques et de leur mise en œuvre au travers de l’étude de différentes situations propres à différents types d’organisation
  • 1ère science de gestion et numérique : préciser et recentrer le programme sur des techniques de sciences de gestion qui pourront être réinvesties et prolongées dans les enseignements spécifiques en Terminale dans le cadre de la discipline « management, sciences de gestion et numérique avec un enseignement spécifique

Enseignement technologique du secteur de la santé

  • 2de redonner un horaire, des contenus attractifs à cet enseignement.
  • Terminale  : redonner une place à la physique, sa disparition de la physique en Terminale sera un handicap lourd dans le cadre d’une poursuite d’études dans le médical
  • 1ère : revoir certaines parties du programme de physique qui relèvent plus de la biochimie (surtout dans le thème 3 – Faire des choix autonomes et responsables) tandis que d’autres paraissent « superflues » (mais pas inutiles dans l’absolu) dans un programme trop dense : sécurité routière et mécanique, engrais
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