Le Ministère de l’Education Nationale a voulu vanter les mérites de son dispositif AED prépro auprès des moins de 30 ans, via le site Konbini :
« Avez-vous déjà réfléchi à un emploi d’étudiant ? » – Oui
« Aimeriez-vous faire quelque chose qui vous soit utile et qui paye mieux qu’un job dans un fast-food ? ».
Cette campagne a suscité la désapprobation sur les réseaux sociaux, de la part d’enseignants mais aussi d’étudiants – y compris en prépro. Les arguments utilisés sont très dépréciatifs de la profession que nous exerçons, et que les étudiants aspirent à exercer. Il faut croire que le Ministère, après avoir voulu faire « jeune », a perçu le bad buzz puisque ces pages sur le site Konbini ont été retirées.
1500 postes d’AED prépro ont été proposés aux étudiants en 2019-2020, dont 800 pour le second degré. Malgré nos demandes, le Ministère n’a toujours pas fait un bilan quantitatif et qualitatif de ce qu’il qualifie non sans emphase de « prérecrutement » voire d’ »IPES du XXIe siècle »[[Jean-Michel Blanquer devant la Commission de la Culture et de l’Education de l’Assemblée nationale, le 31 janvier 2019, cf http://www.assemblee-nationale.fr/15/cr-cedu/18-19/c1819031.asp]].
Or à Créteil, Caen, Toulouse… tous les contrats offerts n’ont pas trouvé preneur.
Les AED Prépro qui ont démissionné ou comptent le faire pointent, outre un cumul travail-études éprouvant, les incompatibilités d’emploi du temps qui font manquer des cours ou empêchent de suivre les enseignements que l’on souhaiterait, l’impossibilité de partir en Erasmus, de choisir son Master (Recherche ou MEEF), d’envisager l’agrégation… Le renvoi au local de la définitions des tâches et des horaires entraine des inégalités de traitement – et parfois des dérives.
Le SNES-FSU en son temps avait dénoncé ces risques et le manque d’ambitions d’un dispositif foncièrement précaire, faiblement rémunéré qui ne permet pas de se consacrer pleinement à ses études.
L’immersion dans un milieu professionnel n’est pas gage d’une bonne formation. Placer les étudiants en responsabilité de classe en M1, donc avant le concours et alors que leur formation pédagogique et didactique n’est pas complète, n’est pas acceptable.Par ailleurs aucun engagement de l’étudiant ne garantit qu’il passera les concours enseignants.
Avec seulement 1500 contrats dans quelques disciplines, le dispositif AED Prépro, à la fois précaire et restrictif, laisse toujours sans aucun financement la plupart des étudiants qui aspirent à passer les concours, que le Ministère renvoie…. à l’autofinancement chez McDo ou ailleurs !
Quant à attirer plus d’étudiants vers des métiers devenus peu attractifs, on est loin du compte… il faudrait changer de braquet !
Mettre en place de véritables prérecrutements comme élèves-fonctionnaires, tels que les IPES dans les années 60-70 et les cycles préparatoires jusqu’en 2010 est une nécessité pour restaurer l’attractivité, sécuriser une formation de qualité à un métier qui s’apprend, et recruter à la hauteur des besoins des élèves.

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