Paris, le 4 avril 2019

Monsieur le Premier Ministre,

Depuis plusieurs mois, de nombreux enseignants mais aussi des parents d’élèves ont manifesté leurs inquiétudes face à une réforme du lycée et du baccalauréat opaque et porteuse de dangers. Les expressions contradictoires entre Ministère, Recteurs, chefs d’établissement sur les formations en lycée et les procédures d’orientation, le caractère chronophage des modalités d’évaluation, sont révélatrices des problèmes soulevés par ces réformes.

Ces mesures sont, en outre, censées s’appliquer dans un contexte de suppressions d’emplois dans le second degré et d’augmentation du nombre d’élèves. De ce fait, les collèges qui absorberont majoritairement cette poussée démographique sont ponctionnés, le nombre d’heures supplémentaires explose.

Face à l’ampleur des problèmes portés par des personnels soucieux de leurs élèves, leurs métiers et du système public d’éducation, le Ministre de l’Education n’a jusqu’ici répondu que par des tentatives d’intimidation envers les contestataires, une communication à la limite de la désinformation.
Le projet de loi dite de la confiance, aggravé par des amendements acceptés, n’a fait que creuser davantage le fossé entre le Ministre et la communauté éducative.

Nous en appelons donc à vous car la posture inflexible du Ministre de l’Education, l’absence totale d’écoute des représentants des personnels ne correspond pas à ce que l’ont peut attendre d’un exercice démocratique du pouvoir. Nous vous demandons de surseoir à la mise en place de la réforme du lycée en classe de Première à la rentrée prochaine.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma très haute considération.

F. Rolet