Depuis la rentrée, on a un peu l’impression que l’objectif principal à atteindre est la mise en place de l’Ecole numérique.

Conformément à la volonté du président de la République, le plan  « tablettes » se déploie, rappelant parfois le vieux plan IPT des années 80 qui avait vu apparaître les micro-ordinateurs dans les EPLE, sans que pour autant il y ait eu auparavant une vraie concertation concernant leurs usages. On a vu ce qu’il avait donné, notamment pour des raisons de formation. Cette fois, ce sont des tablettes, dont l’intérêt pédagogique de la généralisation de leur usage est loin d’être prouvé, mais qui coûtent moins cher que des ordinateurs portables, et dont il est question, dans certaines académies, qu’elles finissent par être données aux élèves. Et peu importe que tous les élèves de collège n’aient pas de manuels conformes aux nouveaux programmes, ni que sous prétexte que nous baignons déjà partout dans les ondes il y ait installation de bornes wifi non déconnectables dans de nombreux établissements, faisant ainsi fi du principe de précaution.

Au collège toujours, c’est l’évaluation des élèves qui pose problème, avec l’application Lsun. Ce Livret Scolaire Unique Numérique est une application en ligne faisant partie du « service public numérique d’éducation », qui à terme devrait permettre aux familles d’accéder à un bouquet de services leur permettant de gérer les aspects administratifs de la scolarité de leurs enfants (comme par exemple les demandes de bourses). Mais Lsun, comme trop de projets ministériels en matière de numérique, possède de nombreuses zones d’ombres qui inquiètent, comme par exemple « sera-t-il opérationnel pour le conseil de classe du 1er trimestre ? ». Rien n’est moins sur, et si la procédure de transcription du niveau de maîtrise des domaines du socle vers une note a bien été publiée (puisque le contrôle continu n’existe plus sous forme de moyenne pour l’obtention du Dnb), les enseignants se demandent bien comment ça va se passer concrètement. Espérons que la machine n’agira pas au détriment des élèves…

Au lycée, le début de la dématérialisation du Livret Scolaire du Lycéen ne semble pas avoir posé trop de problèmes, puisqu’il s’agissait surtout de passer du support papier au support numérique. Toutefois, le fait que les familles puissent s’opposer (conformément à l’avis de la Cnil) à l’accès à ce livret numérique par les jury de Bac pose à nouveau la question sur la façon dont ce projet a été élaboré.
L’option ICN se met en place dans les établissements qui peuvent la proposer. Mais elle ne concerne que les élèves de 1ère et Terminale L et ES. Ceux de S n’y ont droit qu’en 1ère. Un peu discriminant, d’autant que les programmes sont prévus pour 2 années, et pas année par année.

La Commission Européenne poursuit son travail sur les compétences tout au long de la vie, et, dans une communication datée du 10 juin 2016, invite les états membres à « l’élaboration de mesures concrètes en vue d’intégrer les compétences et les aptitudes numériques à tous les niveaux de l’éducation (…)  ». Ces compétences numériques n’étant pas explicitement désignées (sauf de façon générale) dans le nouveau socle commun, un nouveau référentiel est à l’étude en vue de remplacer le B2i. Mais il aurait vocation à aller bien au-delà de la formation initiale, et concernerait donc l’ensemble de la population. A suivre donc…

Et, pendant ce temps là, l’Ocde a dû reconnaître, dans son volet « Pisa numérique », que la course au numérique n’apportait pas que des bienfaits aux systèmes éducatifs, ni aux élèves…

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