Manifestation AESH à Paris le 8 avril 2021

Les missions des AESH sont centrales pour l’inclusion des élèves en situation de handicap et leur connaissance est une condition du bon fonctionnement du binôme professeur – AESH dans la classe. Or, ces missions sont définies de façon beaucoup trop vague dans les textes réglementaires. Il est donc impératif que professeurs et AESH puissent avoir du temps pour construire, ensemble, leur façon de coopérer, et encore mieux, de collaborer. Les AESH sont bien souvent celles et ceux qui passent le plus de temps auprès des élèves, et assurent leur suivi à la fois sur le plan pédagogique, mais aussi sur le plan éducatif et social. Ils et elles sont souvent les premiers interlocuteurs des professeurs et personnels de vie scolaire et de véritables alliés pour la réussite de l’inclusion scolaire. Cela leur confère une expertise particulière dont on ne peut se passer pour un accompagnement de qualité.

Statut, salaire, il y a urgence !

Or, cette expertise n’est absolument pas reconnue dans l’Éducation nationale qui a fait le choix économique de refuser aux élèves le temps d’accompagnement professionnel qui leur est reconnu, en dégradant les conditions de travail des personnels au travers des PIAL (voir encadré). Ces ­derniers obéissent à une logique d’inclusion à bas coût au détriment des besoins des élèves. Non contente de dégrader les conditions d’accompagnement pour les élèves, au nom de la mutualisation aux vertus toutes économiques, l’institution refuse aux AESH un statut et un salaire leur permettant de vivre décemment.

Grâce aux mobilisations de l’année dernière, très largement soutenues et relayées par le SNES-FSU, une grille de salaire commune, l’assurance d’un avancement uniforme ainsi que la reprise de l’ancienneté ont été arrachées au ministère, permettant que toutes et tous soient rémunérés de façon plus transparente. Mais le salaire est encore infiniment trop faible, les temps partiels très largement imposés, ce qui a pour effet de laisser les AESH dans une très grande précarité financière. Le premier niveau de la grille, fixé initialement à l’indice majoré 335, a même dû être relevé à l’indice 340 pour tenir compte de la hausse du SMIC au 1er octobre. Tout comme les niveaux des dix autres échelons de la grille ne permettent pas d’envisager une progression sensible de la rémunération car, en l’absence d’augmentation de la valeur du point d’indice, les effets des changements d’échelons seront annulés par l’inflation.

Pour en savoir plus
– Tout savoir sur la nouvelle grille : notre article en ligne
– Calculez votre reclassement : à quel échelon allez-vous être reclassé ? Quel effet sur votre salaire ? Le SNES-FSU met à votre disposition un module de calcul.

Pour les personnels, pour les élèves

Comment dans ces conditions s’étonner que des élèves soient laissés sans accompagnement dans presque tous les établissements ? Le métier d’AESH, ses missions, la formation et l’expertise des personnels doivent être reconnus et rémunérés à la hauteur de leur engagement en faveur des élèves en situation de handicap.

Pour toutes ces raisons, le SNES-FSU appelle à faire du mardi 19 octobre une grande journée de grève et de mobi­lisation nationale pour les AESH.

Le communiqué intersyndical : toutes les raisons de poursuivre la mobilisation

Les PIAL

Les Pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL) ont pour objectif affiché de coordonner les moyens d’accompagnement humain en fonction des besoins des élèves en situation de handicap. Or, ils servent avant tout à limiter le nombre d’AESH ; l’accompagnement mutualisé devient la norme, l’accompagnement individualisé l’exception. Ils permettent au ministère de résoudre son bras de fer avec les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), qui prescrivent, en toute indépendance, aux élèves qu’elles suivent, un accompagnement humain que l’Éducation nationale doit ensuite payer.

Il est difficile d’être convaincu que le PIAL vise avant tout le bien des élèves (et donc des familles), ainsi que l’amélioration des conditions de travail des personnels.

La problématique du travail des enseignants (préparation de cours, formation aux adaptations pédagogiques liées à l’accueil des élèves en situation de handicap, suivi de ces élèves…) est totalement écartée, de même que la question cruciale des effectifs des classes ordinaires

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