Le projet éducatif du SNES-FSU pour le collège s’appuie sur des exigences et des propositions concrètes et cohérentes pour une scolarité obligatoire portée à 18 ans. Elles nécessitent une politique éducative ambitieuse, des choix budgétaires, des mesures de revalorisation et aussi un plan pluriannuel de recrutement pour inciter les étudiant-es à se diriger vers nos métiers. Cette politique doit se donner les moyens d’un service public de qualité mis à mal par les politiques libérales françaises et européennes, notamment dans le champ éducatif, ainsi que par la concurrence de l’enseignement privé qui favorise l’entre-soi. L’argent public doit aller vers l’école publique.

Le travail de l’élève se fait dans le cadre du collège en renforçant les temps d’apprentissages pendant les cours, dans un volume horaire suffisant. L’accompagnement des élèves, particulièrement de ceux et celles en difficulté, doit être traité dans le cadre collectif de la classe plutôt que par une individualisation des parcours qui conduit à creuser toujours plus les inégalités. Des moyens supplémentaires sont nécessaires pour laisser aux élèves le temps de l’appropriation et de la réflexion, pour permettre aux enseignant.es de varier les démarches, les pratiques et permettre l’acquisition de savoirs et savoir-faire. Les enseignements facultatifs doivent avoir leur financement propre, fléché et généralisé afin de ne pas mettre en concurrence les disciplines.

Limiter les effectifs de classe à 24 élèves en collège (20 en éducation prioritaire), avec des dédoublements ou co-interventions dans toutes les disciplines inscrits dans une grille horaire nationale est une priorité. Ces effectifs sont en outre réduits pour toute situation d’inclusion d’élèves.

Les programmes du collège doivent être mobilisateurs pour les élèves, cohérents entre eux, en complémentarité pour créer du sens et construire une véritable culture commune. Ils doivent être conçus en référence aux niveaux d’enseignement avec des savoirs et des démarches qui préparent progressivement à la poursuite vers le lycée. La liaison Troisième-Seconde doit être renforcée pour prendre en compte la continuité de la scolarité des élèves dans le second degré. Le DNB doit être repensé et construit comme une étape vers le lycée, sans y faire obstacle, où toutes les disciplines enseignées sont prises en compte. L’évaluation des acquis est un geste professionnel de l’enseignant.e qui en a la maîtrise en cohérence avec les apprentissages des élèves dans la classe.

Programme, DNB, organisation des enseignements… toute décision du ministère doit être débattue en amont avec les personnels et leurs représentant·es pour que l’expertise des enseignant-es soient prises en compte. Socle et parcours doivent être questionnés. Les certifications, qui menacent les diplômes, doivent être abandonnées. La liberté pédagogique exclut que les chefs d’établissement jouent un rôle dans l’évaluation pédagogique et les choix pédagogiques des collègues. Du temps doit être restitué aux équipes pour qu’elles organisent librement des collectifs de travail.

L’accompagnement des élèves par les équipes pluri-professionnelles contribue à repérer et à lutter contre tout décrochage et abandon. Il permet de travailler le rapport des élèves à l’effort, à l’autonomie, à leur prise de responsabilités.

Les personnels de vie scolaire (CPE, AED), les AESH, les PsyEN, infirmier.es scolaires et assistant.es sociaux doivent être présent.es partout en nombre suffisant.

L’école inclusive doit être pensée et organisée comme un tout : du bâti scolaire aux moyens matériels et humains d’accompagnement, de la conception de programmes inclusifs à celles des examens. Elle implique aussi une formation des personnels. La place singulière des SEGPA dans les collèges doit être confirmée et renforcée comme structure. L’inclusion ne doit pas non plus être pensée que dans le champ du handicap et dans sa réponse médicalisante. Elle doit s’élargir aux différents types d’élèves, notamment allophones.

Le collège inclusif nécessite des moyens et la priorité doit aller à la baisse des effectifs pour réellement prendre en compte la place des élèves en situation de handicap et à besoins éducatifs particuliers (BEP). Les AESH doivent être titularisé.es dans un corps de catégorie B à créer.

La carte de l’éducation prioritaire doit être étendue à tous les établissements où se concentrent les difficultés sociales. La mixité sociale doit faire l’objet d’une politique nationale. L’Ecole doit penser les modalités pédagogiques d’un enseignement ambitieux pour tous les publics scolaires, loin de l’offensive d’officines associatives ou privées de soutien scolaire notamment.

La révision de la carte de l’éducation prioritaire est urgente avec des critères concertés, transparents et nationaux avec un seul et même label pour tous, sans contractualisation des moyens.

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