Une délégation du SNES composée de Thierry Reygades, secrétaire national, Corinne Michelon et Bruno Bitouzé a été reçue mercredi 5 février par Gilbert Pietryk, doyen de l’inspection générale de physique-chimie, accompagné de Bruno Jeauffroy, Marie-Blanche Mauhourat, Dominique Obert, Anne Szymczak, Frédéric Thollon.

Réforme STI2D-STL

Le SNES a souhaité faire un point sur la réforme STI2D-STL, sur le bilan que le ministère envisage et sur le programme de tronc commun qui ne satisfait personne. La réforme du lycée a été violente pour les collègues de l’enseignement technologique. Une réforme était nécessaire mais avec une réelle concertation ; dans les faits nous n’avons eu qu’un simulacre de concertation et des informations délivrées au compte-goutte Les enseignants ont le sentiment de faire du saupoudrage avec un horaire réduit et un programme vaste sur des domaines très différents. D’autre part, pendant 2 ans, les collègues ont avancé à l’aveugle sans cerner les attendus du programme. Les collègues se sont sentis abandonnés par les corps d’inspection qui n’ont pas été d’une grande aide ; les IPR avaient-ils suffisamment d’information ? Les collègues ont souffert, particulièrement ceux de physique appliquée, sans parler des problèmes de mesure de carte scolaire…

L’inspection générale de physique-chimie n’a pas été sollicitée pour ce bilan ; cette année, elle est missionnée sur les compétences au collège et au lycée professionnel, général et technologique.

La physique-chimie dans les séries technologiques a maintenant une finalité de culture générale pour permettre aux élèves de mieux d’adapter aux évolutions des quarante années à venir ; il ne faut pas mettre trop tôt en place un cylindrage par spécialité. Une « clarification des rôles respectifs de la physique appliquée et du génie électrique » s’imposait, ces disciplines étant en partie redondantes.

L’inspection générale n’avait pas envisagé de regroupement d’élèves de différentes séries et/ou spécialités.
Un travail de mise en perspective et de commentaire des programmes s’avère nécessaire ; il a été mené pour la série S et sera publié sous peu, il est en cours pour STL et sera effectué pour STI2D.

L’enseignement de CBSV devait permettre de faire de la chimie en STL, en plus de celle du tronc commun et en lien avec les biotechnologies et la SVT. L’inspection générale considère que 2h en première et 1h en terminale devraient être consacrée à la chimie. Des synergies doivent apparaître entre physique-chimie et enseignements de spécialité ; une même notion n’a pas vocation à être systématiquement traitée dans chacune des disciplines au programme des quels elle figure.

Pour le SNES, si nos disciplines doivent participer à la culture commune, elles ont un rôle majeur à jouer pour éclairer le contexte technologique de la spécialité ; c’est à partir de cet éclairage, motivation première des élèves, que l’on peut étendre à d’autres champs de culture commune. Le programme de sciences physiques devrait être en lien avec les enseignements technologiques. Ainsi, pour les élèves de STL, le programme de tronc commun manque de chimie. Ceci pose problème pour la partie enseignement technologique et pour les poursuites d’études ; l’enseignement de CBSV ne permet pas de combler ce manque. Il en est de même en électricité pour les élèves de STI2D-SIN et EE…

Les synergies imposent que le programme soit traité – et écrit – de manière spécifique pour chaque série et spécialité. Une même notion doit être abordée pour l’essentiel dans des contextes différents selon les séries et spécialités ; ainsi, les échanges thermiques peuvent être abordés utilement dans un thème habitat pour les STI2D-AC, mais à partir d’une réflexion sur les dissipateurs en STI2D-EE ou SIN. Le travail en équipe, souhaitable, est rendu difficile par les regroupements de spécialités ou de séries, le nombre d’enseignants intervenant, la mise en concurrence des disciplines pour la répartition des heures d’enseignement, d’autant que les collègues sont débordés par la mise en œuvre au quotidien des nouveaux programmes. Il ne peut y avoir de concertation sans temps alloué à celle-ci.

Sans document d’accompagnement ni consigne claire, les professeurs ont été mis en difficulté et en particulier ceux de physique appliquée qui ont dû brutalement changer de discipline et enseigner la chimie qu’ils avaient pour certains d’entre eux abandonnée depuis leur classe de seconde.

Le baccalauréat STL et STI2D

Le SNES rapporte les problèmes concernant le baccalauréat. Le sujet de STI2D/STL-SPCL était trop long et difficile, surtout en comparaison de celui de S. Selon les informations disponibles, on observe une dispersion importante des moyennes selon les académies, selon les séries et les spécialités. L’organisation des multiples épreuves en STL-SPCL a été chaotique et variable selon les académies : calendrier, date de remise des projets ; harmonisation ou pas, examinateurs pour les ECE venant d’autres établissements ou pas, examinateurs n’ayant pas enseigné en STL-SPCL, sujets d’ECE de difficulté et de longueurs différentes…

L’inspection générale a entendu ces remarques mais rappelle que c’était la première session d’un tout nouveau baccalauréat.

Elle est consciente du problème du sujet de STI2D/STL-SPCL. Les aménagements de sujets seront pris en compte par les IPR et un travail doit être mené concernant l’évaluation ; les critères de performance attendus devront être précisés. Le document de cadrage des sujets d’examen sera porté à la connaissance des enseignants.

Pour ce qui est des distorsions de moyennes, elle prend note et va analyser les résultats.

Physique appliquée et BTS industriels

Le SNES s’interroge sur la place et le rôle que l’inspection générale affecte à la physique appliquée dans les BTS industriels.

L’inspection générale considère que la physique-chimie y a une double finalité, de culture générale (en pensant en particulier aux poursuites d’études) et de culture technologique spécifique. C’est pourquoi le programme de BTS Maintenance des systèmes a été conçu par modules ; les uns forment un tronc commun, les autres sont spécifiques à une ou plusieurs spécialités du BTS. Ce modèle a vocation à être appliqué aux futurs BTS.

Pour le SNES, l’aspect culture générale ne doit pas prendre le pas sur la nécessaire culture scientifique liée au domaine technologique spécifique du BTS. Le dialogue avec les enseignants de STI et les étudiants nécessite des enseignants spécialisés et ayant une forte culture technologique, notamment au cours du projet et y compris dans des BTS dans les quels la part de physique est faible (CPI par exemple). Dans les BTS industriels, la physique appliquée est incontournable.

Le découpage du programme en module n’est pas acceptable si des étudiants de différentes spécialités sont regroupés pour l’étude des modules communs : on retrouverait la même problématique qu’avec le tronc commun en STI2D-STL avec des groupes mêlant plusieurs spécialités voire les deux séries.

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