Bien que contactées 3 jours avant la date de l’audience, les élues du SNES-FSU et de la FSU-SNUipp ont pu participer le 30 avril à une rencontre multilatérale, manifestement organisée dans la précipitation. D’autres organisations syndicales[1] et les deux associations professionnelles du premier degré (AFPEN) et du second degré (APSYEN) étaient présentes également.

L’objectif de cette audience était d’entendre le point de vue des organisations sur la situation des PsyEN, notamment au regard des dernières mesures concernant la santé mentale et du rapport de l’IGESR[2] sur les PsyEN EDO (N° 22-23 253B – mars 2024).

Points abordés :

Cette demande de CT était portée par certaines organisations qui en souhaitaient une déclinaison aux échelons, départemental et académique.

Ceci aurait pour conséquence de ne plus considérer le corps des PsyEN et DCIO comme un corps de personnels assimilés du point de vue de sa gestion aux corps enseignants. Outre que cette décision acterait un pas supplémentaire dans la mise en place du service de santé scolaire, elle entraînerait la suppression des mesures dérogatoires concernant les horaires de travail et l’application des mesures salariales négociées pour les enseignant·es (quart temps, congés et PPCR dont classe normale, hors-classe et classe exceptionnelle).

Représentant la DGESCO, Marc Pelletier a apporté une réponse très claire sur le recrutement de ce CTM-PsyEN. Il s’agirait de profiter de l’expertise d’un PsyEN au sujet de l’application des mesures sur la santé mentale, mais aucunement de décliner ce recrutement aux échelons départemental et académique. Ce personnel dont le recrutement est en cours, n’aurait pas vocation à s’occuper des PsyEN. Reste à voir comment pourra se faire l’articulation entre les directives concernant la politique de santé mentale et l’ensemble des missions !

2- Le service de santé scolaire et le transfert aux départements.

Le MENJ semble en difficulté sur le maintien des personnels des équipes pluriprofessionnelles au sein de l’ÉN. Un projet de loi sur le transfert des médecins, des infirmier·es, des assistant·es de service social et des PsyEN aux départements volontaires (projet de loi Gatel) a été adopté au Sénat le 20 mars malgré l’opposition de la ministre.

https://www.senat.fr/leg/tas23-094.html

Ce texte est désormais en examen à la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale.

Dans le même temps, un rapport sur une nouvelle étape de décentralisation vient d’être remis au premier ministre par E. Woerth, député du groupe Renaissance. Il est à craindre que la voix de l’ÉN pèse bien peu dans ces enjeux politiciens. Un des arguments utilisés par l’ÉN portait sur la non-préparation des personnels au transfert.

Depuis plusieurs mois, le SNES-FSU et la FSU-SNUipp ne cessent de dénoncer l’usage très confus des termes de santé mentale. Troubles psychiatriques ? Souffrance psychique ? Mal être ? Les représentations les plus diverses circulent, ce qui est grave quand on prétend confier le repérage des problèmes  à des non-psychologues formés en quelques jours. Mais ne s’agit-il pas surtout d’un transfert sur les sujets, du résultat des conditions de vie, d’études, des perspectives d’avenir qu’on leur impose ? Qui est malade ? L’enfant, l’adolescent ou l’École réduite à une énorme machine de tri ?

Les PsyEN de la FSU portent un regard critique sur cette évolution et ne cherchent pas à se positionner comme des personnels de santé mentale en espérant obtenir quelques miettes de la politique gouvernementale au risque d’y perdre leur déontologie !

Les PsyEN de la FSU sont POUR une approche de l’enfant et de l’adolescent dans sa globalité. Que les demandes viennent des élèves ou des parents, qu’ils concernent les difficultés scolaires, les problèmes relationnels, les difficultés à se projeter dans l’avenir et à grandir, toutes leurs missions contribuent au bien-être et à l’étayage du développement psychologique et social. Il n’est pas question de les dissocier.

3- Le Rapport de L’IGESR sur les PsyEN EDO

Le SNES a déjà produit une analyse détaillée du rapport.

Lors de l’audience au MENJ, le temps imparti n’a pas permis d’aborder les points de désaccord tels que l’affectation des PsyEN dans les EPLE, la réécriture des missions et du statut, les menaces sur la formation initiale des PsyEN et les centres de formation, le calcul du temps de trajet.

Un seul point a été soulevé par certaines organisations, pour s’y opposer : le point 12 portant sur la transformation du CIO en un service de psychologie au niveau d’un bassin de formation.

« La mission préconise de rattacher les PsyEN EDO à un service de psychologues au périmètre de missions plus large que les actuels CIO et qui serait en charge d’organiser leur activité en cohérence avec tous les collectifs de travail impliqués. Ce service pourrait intégrer au moins fonctionnellement les PsyEN EDA, instituant ainsi les coopérations qui aujourd’hui font défaut entre les deux spécialités (cf. annexe 3) ». (rapport IGESR, p.32)

Pour la FSU, la création d’un tel service de psychologie de l’ÉN local ne signifie évidemment pas que les PsyEN EDA y seraient affectés, que leurs horaires et lieux de travail seraient modifiés par rapport au présent statut. Mais il représenterait, sous réserve d’en fixer clairement les missions et le fonctionnement, une première étape pour un service de psychologie de l’ÉN ne dépendant ni des médecins, ni de la santé scolaire, ni des enseignants, tout en préservant l’existence des CIO et les RASED.


[1] Le SE-UNSA, le Sgen-CFDT, FO, le SNP (organisation non représentée dans les commissions paritaires).

[2]  Inspection Générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche


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