Officialisées par le décret n°2005-1011 du 22/08/05 et d’abord expérimentées en allemand, les certifications se sont étendues ensuite à l’anglais et à l’espagnol (en 2007) pour tou·te·s les élèves volontaires des classes européennes, même si ce volontariat n’est pas toujours respecté.

Pour les mettre en place, le ministère a dû passer un triple partenariat : avec la KMK, Conférence des ministres de l’Éducation des Länder, l’Institut Cervantès et Cambridge. Les deux derniers sont liés au consortium ALTE (Association of Language Testers in Europe), fondé par Cambridge. Ces certifications coûtent cher, alors qu’elles ne bénéficient qu’à un public limité, comme l’indiquent les appels d’offre passés au BOAMP.

Les motifs de notre opposition sont nombreux :
le coût : les certifications coûtent des millions d’euros, même si ce sont les enseignant·e·s du public qui les font passer. En effet, le Ministère doit payer les sujets. Malgré leur coût exorbitant, elles n’exonéreront pas les élèves d’en passer d’autres plus tard pour attester de leur niveau en langue face à leurs employeurs. Ces derniers, d’ailleurs, préfèrent souvent les certifications « totalement » privées, telles TOEFL ou TOIC qui elles aussi constituent un véritable marché.
le contenu : l’examen de la certification est souvent éloigné des objectifs assignés à l’enseignement des langues en France, à la fois tourné vers une maîtrise linguistique mais aussi des contenus culturels et de pensée critique.
l’organisation : puisqu’elles ne sont pas obligatoires pour les élèves, il est difficile pour les enseignant·e·s de jongler entre les objectifs du programme et la préparation aux certifications, surtout dans le temps imparti à l’enseignement des langues aujourd’hui.
l’inégalité : si les certifications constituent une panacée, on ne voit guère au nom de quel principe seuls les élèves des sections européennes ont le droit de bénéficier d’une certification en langue. Le même droit pour tous à l’Education passe donc par le refus de tout dispositif « réservé » à certain·e·s ; surtout quand on sait la sociologie de certaines sections européennes parfois. Or, la décision du Ministère Blanquer consistant à maintenir les certifications pour ces élèves mais de donner une attestation franco-française sans valeur à tous les autres, c’est-à-dire à la majorité, ne peut pas aller dans le sens de la démocratisation scolaire que nous portons.
la menace sur le Baccalauréat : alors que le Baccalauréat a une valeur certificative, d’autant plus avec des épreuves de langues qui sont soi-disant adossées au CECRL donc à des niveaux de référence, il est étrange de vouloir les concurrencer avec des certifications, à moins de vouloir affaiblir un peu plus le diplôme.
les pressions : de nombreuses et nombreux professeur·e·s de langues vivantes subissent des pressions de la part de leur hiérarchie (chef et/ou IPR). D’une part, il leur est demandé de promouvoir les certifications auprès de leurs élèves. D’autre part, elles et ils sont souvent contraint·e·s de suivre une formation sur la passation de ces certifications, tout cela sans percevoir de rémunération pour ces tâches. Or, la certification n’est pas une obligation de service des enseignant·e·s.

Par conséquent, le refus collectif semble le meilleur moyen pour asseoir notre droit à ne pas les faire passer (le faire savoir par courrier aux IPR – cf. modèle en PJ – et l’expliquer aux parents en C.A).
Lors d’une CAN de novembre 2016, le SNES-FSU a appelé les collègues à refuser les formations.
Dans le cas où l’institution insiste, demander à ce qu’elle prouve le caractère obligatoire de la chose en demander le texte officiel (BO, décret…) prouvant le caractère obligatoire de cette passation. Tout le reste, baisse de note, lettre jointe au dossier personnel du collègue, appel direct des IPR, etc, ne sont que des pratiques d’intimidation qu’il faut dénoncer avec l’aide de vos sections syndicales.
Et, le décalage des certifications en anglais en Terminale ne change rien, ni au problème ni aux réponses à y apporter.

Nous ne sommes pas « immobilistes ». Nous souhaitons faire évoluer les diplômes nationaux, d’autant que quelques exemples, que ce soit le BTS commerce international ou le DELF, adossés au CECRL, ont montré que le propre Ministère a su faire évoluer un diplôme franco-français en un diplôme français à visée européenne. Et, cette dimension internationale des diplômes pourrait être assurée par les enseignants, via leurs propres évaluations et examens, à condition que les moyens suffisants leur soient donnés (effectifs allégés, formation, matériel audio et vidéo…).

 

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