La réforme du lycée a entraîné un changement dans les classes préparatoires aux écoles de commerce. La suppression des séries S et ES a conduit à la fusion en une seule formation dite ECG (économique et commerciale voie générale). La première génération des étudiants ECG n’a pas encore fini son cycle, que le ministère envisage déjà une nouvelle réforme. Le prétexte en serait la baisse de recrutement et la désaffection pour la filière, due notamment à l’exigence du niveau de mathématiques. Bien évidemment la piste envisagée par le ministère, au moment où il prend conscience de la nécessité de remettre plus de mathématiques en lycée consiste à… en diminuer l’horaire en classes préparatoires commerciales. La Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle a mis en place un comité de pilotage dont les premières propositions ont fuité. Il s’agirait ni plus ni moins que de baisser fortement les horaires de lettres, philosophie (pour un tiers !) et de mathématiques, au profit d’enseignements au contenu encore flou, à la carte sur le modèle là encore de la réforme Blanquer du lycée. Le contenu de culture générale très réduit va à l’encontre de l’esprit des classes préparatoires qui visent à offrir les instruments d’une réflexion autonome. La baisse drastique des postes de philosophie par la diminution d’un tiers des horaires va accentuer le peu de débouchés en post-bac pour les collègues, engendrer des suppressions de postes et aggraver les conditions de travail en multipliant les compléments de service.

Notons que seuls les établissements ayant plusieurs sections pourraient offrir plusieurs options, au détriment des petites classes préparatoires dites de proximité. Cela arrange bien le ministère dont la Dgesip envisage de supprimer, d’ici « deux ans », une « quarantaine » de classes préparatoires économiques et commerciales. Rappelons que ces « petites » classes préparatoires offrent un enseignement de haute qualité gratuit, contrairement aux voies d’admission intégrées que développent les écoles de commerce, qui se multiplient et se voient favorablement traitées par leur présence sur Parcoursup.

Face à cette énième atteinte au service public, l’urgence est de refuser ce projet et de prendre le temps d’examiner sereinement les effets de l’évolution du recrutement des classes préparatoires dans une période fortement affectée par la crise du covid. Mais l’heure n’est certainement pas à pratiquer une nouvelle saignée, ajoutant à l’affaiblissement des contenus disciplinaires, une injustice géographique et sociale !

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