Deux ans exactement après la création du corps de psychologues de l’Éducation nationale, le ministre vient de communiquer le nombre de places offertes aux concours externe et interne de psychologues.
Avec une baisse de 40 % par rapport au recrutement décidé par le ministère précédent pour 2017, 30 % de moins par rapport à celui de 2018, il indique le peu d’importance qu’il accorde à leur travail et à leur fonction dans l’École.
Les psychologues du second degré, dotés de la spécialité « Éducation, développement et conseil en orientation scolaire et professionnelle » sont particulièrement visés, avec une baisse de 36% des recrutements externes et 33% des recrutements internes .Ils retrouvent un niveau de recrutement de la période où le gouvernement Sarkozy avait décidé une mise en extinction du corps des CO-PSY. Prévoyant de confier aux professeurs les questions d’orientation, le ministre refuse de prendre en compte le fait que l’élaboration d’un projet d’avenir pour les adolescents et les jeunes adultes est profondément liée à la construction de l’identité et peut être freinée par l’intériorisation d’inégalités sociales et scolaires ou de stéréotypes de genre que l’intervention des psychologues peut justement contribuer à lever.
Au-delà des discours, quelle place le ministre réserve t-il au travail des psychologues de l’Éducation nationale.
De très nombreux postes demeurent vacants ou sont occupés par des non titulaires, les secteurs d’intervention sont bien trop lourds pour répondre à toutes les demandes et exigeraient un investissement à la hauteur des besoins, pour tendre vers la moyenne européenne de 800 élèves par psychologue (quand elle est le double en France). Au lieu de prendre en compte les besoins, le signal donné aux personnels, enseignants, équipes pluri-professionnelles, aux parents et aux élèves fait fi des aspirations et des nécessités pour rendre l’École bienveillante, émancipatrice et moins reproductrice d’inégalités.
Confiants, eux, dans le rôle et la place que peuvent occuper les psychologues et la psychologie au sein de l’Éducation nationale, le SNES-FSU et le SNUipp-FSU appellent les psychologues à se mobiliser aux côtés des autres personnels et à poursuivre et amplifier leurs actions pour défendre le service public, les missions et le statut des psychologues de l’Éducation nationale.