Dans plusieurs académies, des professeurs ont découvert par hasard que les notes mises lors des corrections des épreuves de spécialité avaient été modifiées dans leur dos, bien souvent à la hausse. Le SNES-FSU dénonce ce bricolage indigne et exige la transparence sur ce qui s’apparente à des opérations d’harmonisation en masse. Il appelle les correcteurs à demander la communication des PV de la réunion d’harmonisation.

De telles pratiques ne sauraient masquer et compenser les inégalités créées par la réforme du Bac Blanquer. Un sujet unique pour les épreuves écrites de spécialité doit être rétabli pour éviter, dans une même discipline, toute différence dans les exercices proposés aux élèves selon le jour de l’épreuve.


Ce bricolage confirme que Santorin, l’application de correction numérique, est un outil de surveillance permanente des correcteurs, un Big Brother de l’Education nationale du 21eme siècle. Sans le moindre dialogue, des inspecteurs prétendent identifier des professeurs et modifient d’autorité leurs notes.

Ces pratiques dénaturent complètement l’acte de correction nient l’expertise des professeurs en matière d’évaluation et dégradent la valeur de leur travail. C’est une nouvelle violence infligée aux enseignants. Par un simple clic, des inspecteurs défont le long travail de correction des professeurs qui s’appuient sur une pratique et une expertise indiscutable : la correction est un acte pédagogique, qui demande du temps, des allers-retours entre les copies pour évaluer le plus finement la production de l’élève. Dans quelle situation l’institution veut-elle placer ses professeurs en tentant de délégitimer leur évaluation ? Faut-il comprendre qu’évaluer un lot de copies du bac consisterait essentiellement à atteindre à tout prix une moyenne déterminée à l’avance?

Quel est l’objectif de cette reprise en main brutale si ce n’est afficher politiquement l’objectif d’une session 2022 du baccalauréat réussie ?

L’harmonisation est un exercice légitime mais qui se construit respectueusement entre pairs en prenant en compte l’avis des collègues qui sont ceux qui connaissent le mieux les copies corrigées, comme cela était le cas ces dernières années. Le SNES-FSU rappelle son attachement au baccalauréat comme diplôme national, terminal anonyme. Pour lui redonner sa valeur, il est indispensable de remettre à plat la réforme du bac et conforter les correcteurs dans leurs missions.

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