Les Ministres de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement Supérieur ont récemment annoncé que les concours enseignants seraient en M2. Cette orientation va dans le sens des mandats du SNES-FSU. En effet, la situation actuelle du concours en M1 pose de nombreux problèmes, en coupant notamment le master ; il est nécessaire, en outre, d’élever le niveau de recrutement. L’ampleur des connaissances à maîtriser nécessite d’avoir un master pour bien enseigner sa ou ses disciplines ou être CPE. Enfin, aujourd’hui d’ailleurs 60 % des lauréats des concours du second degré sont déjà titulaires d’un master.

Mais cette décision supposerait cependant d’être accompagnée d’autres mesures qui permettraient aux étudiants de préparer les concours à l’Université dans de bonnes conditions avec un pré-recrutement digne de ce nom, une revalorisation salariale conséquente et une année de fonctionnaire stagiaire en responsabilité à tiers temps maximum.
Or, les orientations du ministre ne vont pas dans ce sens. Il vante la mise en place de contrats de professionnalisation indûment nommés pré-recrutements : seuls 1 500 étudiants seront concernés, dans quelques disciplines et académies déficitaires.

Autofinancer ses études par un job salarié fusse dans l’Éducation nationale entrave les étudiants dans la réussite de leurs études. De plus, en envisageant de contraindre les étudiants en M1 à prendre des classes en responsabilité, c’est une conception de l’apprentissage du métier par la seule pratique professionnelle que le ministre met en œuvre, là où il faudrait qu’il soit progressif et accompagné.

Pour le SNES-FSU, la montée en puissance des AED prépro, la volonté de professionnaliser le master MEEF laissent penser que la décision prise sur la place du concours n’est pas liée à la volonté d’améliorer la maîtrise disciplinaire des futurs professeurs. En effet, le risque est grand, comme cela s’est passé en 2010, de voir les lauréats nommés à plein temps pour leur année de stage et de tenter ainsi de pallier les suppressions d’emplois. Cette période mal vécue par les stagiaires de l’époque avait d’ailleurs valu une condamnation du ministère en justice.
Le SNES-FSU ne peut accepter que l’histoire se répète ainsi !