Le ministre de l’Education nationale a annoncé le recours au contrôle continu pour la session 2020 du baccalauréat et du DNB. Cette décision s’inscrit dans le contexte sanitaire exceptionnel que la France connaît depuis un mois. A ce jour, nous sommes au cœur du pic épidémique, aucune date de déconfinement ne peut encore être annoncée, les déclarations de ces derniers jours montrent également que le déconfinement est une opération extrêmement complexe et qui sera encore plus sensible dans l’Education nationale afin de garantir la santé de tous.

Dans ces circonstances sanitaires peu communes, la préoccupation du SNES-FSU est celle de la santé des personnels et des élèves. C’est aussi le souci que les jeunes obtiennent un diplôme pleinement reconnu : les jurys de baccalauréat devront permettre d’analyser les notes au regard des dossier des élèves. Il s’agira de mettre les résultats des élèves en perspective avec les éléments de ce dossier afin qu’ils ne soient pas pénalisés, alors même que le « tout contrôle continu » renforce l’effet lycée.
Il est indispensable d’éviter que les inégalités ne se creusent davantage. C’est pourtant l’inverse qui se passerait en cas d’utilisation des notes du 3eme trimestre (s’il a lieu) pour les 3eme, 1ère et terminale : les élèves en décrochage à cause du confinement seront clairement lésés. Les notes du 3eme trimestre ne doivent en aucun cas être comptabilisées. Les conditions sanitaires et pédagogiques (nombre de textes) d’organisation d’un oral en français vont poser problème.

L’utilisation des notes de l’année ne peut donc qu’être exceptionnelle. Avant le confinement, un calendrier de réunions du comité de suivi de la réforme du lycée était acté pour arriver à des propositions d’évolution pour l’année 2020-2021. Ces évolutions restent indispensables et le SNES-FSU continue d’exiger une remise à plat de la réforme du lycée et du bac.

La gravité de la situation conduit à changer le format du baccalauréat de cette année, mais de nombreuses autres questions doivent aussi être traitées tant d’un point de vue sanitaire que pédagogique, pour les élèves et les personnels. Le SNES-FSU a déjà interpellé le ministère sur les dispositifs prévus à la sortie du confinement et pour la rentrée. Des réponses sont attendues. La crise impacte profondément notre société, notamment le système éducatif. Elle ne change pas la responsabilité du SNES-FSU : être aux cotés des collègues et les défendre, même et surtout en temps de crise.