Le mouvement social en cours montre les difficultés du Ministre de l’Éducation Nationale à faire des chiffrages sincères. Après avoir réfuté à tort les estimations de perte de pensions des personnels, après avoir minoré en vain les chiffres de grévistes du 5 décembre, le Ministre se lance dans une opération de communication sur le thème de la revalorisation des personnels. Le vendredi 6 décembre, au lendemain de la grève la plus suivie dans l’Éducation Nationale depuis 15 ans, Jean-Michel Blanquer a annoncé une enveloppe de 400 millions d’euros, se plaçant dans la droite lignée du Ministre des Comptes Publics qui annonçait la veille le déblocage d’une enveloppe de 500 millions d’euros. Le premier Ministre y est aussi allé de sa déclaration visant à rassurer le monde de l’Éducation.

L’avalanche de chiffres ne doit tromper personne. Ces annonces ne répondent en rien aux revendications des personnels : elles correspondent à une augmentation moyenne de 30 à 40 euros par mois, alors que la réforme des retraites va faire perdre entre 300 et 800 euros par mois aux personnels du 2d degré ! Le Ministre lie cette revalorisation à une redéfinition de nos métiers, synonyme d’alourdissement de notre charge de travail : c’est faire bien peu de cas de la réalité de nos conditions de travail actuelles, de la fatigue et du malaise qui s’exprime ouvertement depuis plusieurs mois. Dans ces conditions, comment le Ministre ose-t-il parler de « revalorisation » ?! Une signe supplémentaire de mépris, désormais la marque de fabrique de ce Ministre. Une revalorisation générale de nos professions nécessiterait a minima 10 milliards d’euros, chiffre annoncé par le président de la République lui-même à Rodez en octobre.

La revalorisation générale des personnels d’enseignement, d’éducation, d’orientation et des AESH doit être déconnectée de la réforme des retraites. Des discussions sur l’augmentation de nos salaires doivent commencer immédiatement. La réforme des retraites doit être retirée et des négociations pour une autre réforme des retraites doivent s’ouvrir rapidement.

La mobilisation dans l’Education Nationale est historique, le Ministre ne peut rester sourd à la colère qui s’est exprimée par une grève majoritaire jeudi 5 décembre ! Le SNES-FSU appelle à poursuivre et amplifier les actions en cours, il soutient la reconduction de la grève et appelle les personnels à être une nouvelle fois majoritairement en grève le mardi 10 décembre.