La rentrée de janvier s’est déroulée dans un contexte sanitaire bien particulier : un retour de vacances après des fêtes qui ont été synonymes de brassage plus important, un niveau toujours élevé de contaminations. L’apparition du variant anglais vient aggraver le contexte sanitaire. Des mesures fortes de protection et de prévention qui, jusqu’ici, ont fortement fait défaut doivent être prises rapidement !

A J-15, toujours aucune information et aucune perspective sur l’après 20 janvier (date fixée pour une possible reprise à 100% en présentiel dans les lycées), ni même aucun calendrier d’annonces.

Le Snes-FSU exige des mesures sanitaires renforcées, ainsi que des mesures pédagogiques, mais aussi une meilleure anticipation des suites de la crise sanitaire : le ministère doit travailler sur différentes hypothèses, les présenter en amont afin qu’elles soient discutées plutôt qu’une diffusion en dernière minute.

Des mesures sanitaires indispensables

Aération des salles

Au regard de la diffusion confirmée par aérosol, de l’état du bâti scolaire et…des températures actuelles (!), la question de l’aération est primordiale mais loin d’être résolue. Jean-Michel Blanquer s’est appuyé sur une étude de 2017 pour réfuter la pertinence des purificateurs d’air.  Comme le rappelaient des scientifiques dans le Facebook live organisé par le Snes, « l’étude du ministre semblait être une étude de l’Anses qui disait que les purificateurs à UV génèrent de l’ozone et peuvent être irritants pour les poumons. Mais les purificateurs HEPA ou avec ionisateur sont un bon appoint ». Par ailleurs, des détecteurs de CO2 dans chaque classe peuvent permettre d’évaluer la qualité de l’air et d’aérer dès que nécessaire.

Voir aussi le dossier complet « aération des salles » du collectif Du Côté de la Science : prévention – aération

Limitation du brassage des élèves 

Les collèges ont été les grands oubliés du protocole sanitaire. Au regard de la situation sanitaire, il est impératif d’engager rapidement une réflexion sur l’organisation des cours (groupes etc) pour limiter le brassage des élèves.

Des tests plus massifs

Jusqu’ici, l’Education nationale se distingue par une politique de tests peu volontariste, encore très loin des objectifs annoncés au retour des vacances d’automne. En Ile de France, seulement 30 lycées sur 465 ont été concernés par la campagne de tests. Dans un contexte où la surveillance de la circulation du virus est primordiale (retour des vacances, brassage et variant anglais), il faut tester plus rapidement et à plus grande échelle les élèves et les personnels.

Le collectif de scientifiques « du côté de la science », avec qui le Snes-FSU échange régulièrement, évoque la possibilité de tests salivaires, qui n’ont pas pour objectif de concurrencer les tests RT-PCR, mais plutôt de venir en soutien, car ils sont simples à réaliser, et sont donc à intégrer à une stratégie globale de test. Pour aller plus loin https://ducotedelascience.org/test-salivaire-easycov-quand-lanalyse-de-la-has-est-h-s-hors-sujet/

Demi pension 

La cantine est reconnue par toutes et tous comme un lieu de contamination puisque les élèves ne portent pas de masques, mais très peu de mesures ont été prises ! Là encore, la limitation du brassage par l’hybride (moins d’élèves dans l’établissement et donc à la cantine, éclatement de la cantine sur plusieurs salles), une meilleure aération des salles, l’étalement du service de demi-pension,

Gestion des cas contacts

Des principes plus clairs et plus stricts sur le traçage, la gestion des cas contacts et l’isolement des élèves et personnels contaminés ou cas contacts. La règle du « 3 cas positifs pour faire quelque chose » n’est qu’inégalement appliquée et pas assez stricte, alors même que cet impératif « tester/tracer/isoler » est encore plus important dans un contexte de possible circulation du variant anglais. Il s’inscrit aussi dans un objectif de prévention qui doit permettre d’éviter la fermeture des collèges, des lycées et des CIO.

Vaccination des personnels

Dans la cacophonie actuelle, le ministre a annoncé que les enseignants pourraient être vaccinés au plus tard en mars. C’est en contradiction avec le calendrier présenté jusqu’ici et ce qui avait été évoqué lors de la réunion sanitaire de décembre (vaccination à partir de mars-avril).


Le calendrier général doit être précisé tant les annonces se sont empilées ces dernières heures citant pêle-mêle différentes professions (pompiers, soignants de plus 40 ans, 50 ans etc). Les personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation doivent être prioritaire, après les soignants. Ils sont en contact avec le public, c’est donc un moyen de protection individuelle, mais aussi un moyen de prévention pour éviter la fermeture des établissements scolaires. Des précisions doivent être apportées sur le calendrier propre à la vaccination des personnels de l’Education nationale.

Des urgences pédagogiques 

A deux mois du début des épreuves de spécialité, alors même toute la communauté éducative parle d’une seule voix pour demander le report des épreuves, le ministre persiste et signe, les épreuves de spécialités doivent avoir lieu en mars. Dans ses dernières déclarations, il appuie même l’idée que les terminales peuvent revenir avant le 20 janvier en 100 % présentiel pour mieux préparer les épreuves. Ultime provocation : la possibilité de changer les règles d’organisation des épreuves jusqu’à 15 jours avant le début des épreuves.

Le Snes-FSU demande :
– le report des épreuves de spécialité de mars en juin
– l’ annulation du Grand oral
– un allégement des programmes

Voir aussi : bac 2021, session sous Covid, bis repetita

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