La déclaration préalable du SNES-FSU au CSE du 14 mars :

Monsieur le Directeur, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs

Ce premier CSE depuis la nomination de Madame Belloubet sera donc un premier rendez-vous manqué de la ministre avec la communauté éducative. Nous sommes pourtant toutes et tous en attente d’éclaircissement sur ses arbitrages pris il y a une semaine au sujet des groupes de niveau. Mais le premier ministre a fait le choix pour elle de réserver ces précisions aux seul·es chef.fes d’établissement. S’agirait-il de tenter de faire des personnels de direction les nouveaux alliés du « choc des savoirs » ? Le SNES-FSU sera particulièrement vigilant à la concertation dans les collèges avec les équipes enseignantes concernées pour que rien ne se décide contre elles et contre la communauté éducative. Dans l’immédiat, nous demandons que la mise en œuvre de l’arrêté à paraître fasse l’objet d’une concertation.

Pour le SNES-FSU, le recul que constituerait le retrait annoncé de toute référence aux groupes de niveau dans la grille horaire ne saurait se traduire par des dispositifs locaux tous différents les uns des autres mais appliquant en définitive des groupes de niveau intermittents pour satisfaire le premier ministre. En fin de semaine dernière, le démenti du premier ministre opposé aux propos de la ministre Belloubet sonnait en effet comme un recadrage tout en semant la confusion. Les dernières déclarations hier à l’AFP sont une provocation de plus. Alors que la préparation de rentrée s’accélère dans les établissements, la ministre doit sans attendre clarifier sa position et ne pas laisser s’installer des organisations impraticables pour les personnels et déstructurantes pour les élèves. Pour le suivi des élèves et leur réussite, la continuité des apprentissages doit rester première. Le SNES-FSU réaffirme sa demande d’abandon de tout projet revenant à discriminer les élèves de collège selon leur niveau.

D’autres réponses sont aussi attendues, comme celle sur les 692 millions de crédits scandaleusement supprimés au budget de l’Éducation nationale : quels seront les secteurs impactés, sachant que ces réserves devaient être initialement mobilisées pour les groupes de niveau ? Nous sommes aussi toujours en attente de la note de service sur les stages de Seconde qui doit faire l’objet d’une consultation avant publication. Le SNES-FSU rappelle aux professeur·es principaux que le suivi de ces stages comme celui d’un éventuel rapport, ne leur incombent pas. Les questions que nous avons posées il y a plus d’un mois sur le SNU ou les sujets du DNB en langues régionales restent elles aussi toujours sans réponse.

Dans presque 3 mois, les élèves de Terminale passeront les épreuves de spécialités. Le vœu Intersyndical proposé avec la FCPE pour ce CSE alerte une nouvelle fois sur la lourdeur des programmes et l’impossibilité pour les collègues de les dérouler d’ici aux épreuves écrites tout en préparant le Grand oral. Le rythme imposé aux élèves va à l’encontre de l’intérêt du plus grand nombre qui ne peuvent plus suivre. Cette situation doit être réglée en urgence. Aussi le SNES-FSU renouvelle-t-il sa demande de concertation pour dégager des mesures immédiates et repenser les aménagements pour la session 2025. Nous sommes également toujours dans l’attente d’un travail sur l’EAF pour les séries générales et technologiques.

La dernière étude de la DEPP sur la répartition des élèves dans les spécialités confirme une fois de plus que les écarts se creusent entre les jeunes des milieux favorisés surreprésenté·es dans la doublette Mathématiques-Physique et les autres, comme se creusent les écarts entre les filles et les garçons. Des garçons plus que majoritaires dans l’option de Terminale Mathématiques expertes quand les filles sont cantonnées à l’option Mathématiques complémentaires, ce n’est pas acceptable ! Il y a urgence à remettre à plat le lycée et le bac Blanquer et à abroger Parcoursup qui est devenu une pompe à étudiant·es pour les structures privées. Ces dernières tirent bénéfice du manque de places dans les universités, CPGE et BTS et leur liste, présentée au CSE aujourd’hui, est une insulte au service public d’éducation d’autant qu’elle s’allonge sans contrainte chaque année. S’agissant des CPGE, le SNES-FSU demande que soit rapidement instruite la situation singulière de la classe préparatoire post BTS agro-véto du lycée Pierre-Gilles de Gennes à Paris, l’une des classes menacées puis rétablies après les mobilisations.

Les premiers résultats d’admissibilité aux concours restent plus que préoccupants. L’attractivité pour nos métiers ne peut passer que par une revalorisation salariale et une reconnaissance de l’expertise professionnelle des personnels pour faire réussir l’ensemble des élèves à rebours des mesures « choc des savoirs » organisant le séparatisme à l’école et la déqualification des personnels.

Les grèves intersyndicales des 1 et 6 février contre les mesures « choc des savoirs » se sont prolongées, démultipliées, diversifiées : réunions publiques avec les parents d’élèves, votes contre les DHG, contre-propositions de répartition, tribune unitaire pour l’école publique, laïque, gratuite et obligatoire, initiative partagée pour riposter avec la préparation d’un Grenelle alternatif, mobilisations continues et exemplaires en Seine-St-Denis pour un plan de rattrapage… La grève unitaire dans la fonction publique mardi 19 mars pour les salaires et la défense des services publics trouvera de nouvelles suites et le SNES-FSU prendra toutes ses responsabilités pour agir avec la profession.

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