côté ministère
Faire du neuf…

En novembre 2017, se mettra en place le dispositif Devoirs faits, qui succède à l’accompagnement éducatif créé à la rentrée 2007 pour les « orphelins de 16 heures ».

Quels encadrants ?
Au prétexte que l’« on peut mieux aider un élève à faire des devoirs quand on comprend qu’il puisse être en difficulté, on peut amener l’élève à réfléchir », des personnels non qualifiés, notamment des volontaires du service civique dont les lettres de mission ont été réécrites dans cette optique, prendront en charge une partie des élèves. Un professeur indemnisé en IMP sera leur référent. Des professeurs payés en hse et des AED pourront encadrer des élèves.
Un vadémécum a été diffusé. Attention, il n’a pas de valeur réglementaire. Il faut veiller localement et collectivement à ce que certains chefs d’établissement ne s’en emparent pas comme outil de pilotage pédagogique des enseignants.

Une filiation évidente
D’abord réservé aux établissements relevant de l’éducation prioritaire, l’accompagnement éducatif s’était ensuite étendu à l’ensemble des collèges. Il comportait trois volets (l’aide aux devoirs, les activités culturelles et sportives, ainsi que les langues).
Ce dispositif ne constituait pas la panacée. Certains enseignements risquaient d’être externalisés. Aucune règle nationale ne régulait l’attribution des heures à chaque établissement, creusant des inégalités entre les collèges. Certains élèves, volontaires désignés, ne s’y investissaient guère. Ailleurs, les élèves qui en auraient eu le plus besoin n’y participaient pas. Il n’était pas rare que les heures servent à financer d’autres activités… En parallèle, des suppressions de postes importantes ont dégradé les conditions d’enseignement en classe. Depuis plusieurs années, seuls les établissements relevant de l’EP continuaient d’en bénéficier.
Devoirs faits est en partie l’héritier du dispositif précédent. Le budget global promis est de 150 millions d’euros contre 140 millions consacrés à l’Accompagnement éducatif en 2006. L’opacité est de règle en ce qui concerne sa répartition aux établissements. Il semblerait qu’une première enveloppe soit attribuée aux collèges et qu’un complément adapté à l’organisation la complètera ensuite selon le nombre de professeurs participants. Les collèges de l’éducation prioritaire doivent détourner les fonds de l’accompagnement éducatif vers Devoirs faits. Là où il s’agissait d’aide aux devoirs et que l’organisation est maintenue en changeant d’appellation, c’est un moindre mal ; dans d’autres établissements, la qualité de l’offre pourra en être appauvrie.
Fabienne Sentex


Chiffres…

150 millions d’euros
Le budget global promis par la rue de Grenelle (pour mémoire, le budget consacré à l’Accompagnement éducatif s’élevait en 2006 à 140 millions).

Le ministère annonce que les coordonnateurs du dispositif dans les établissements sont :
– à 50 % des enseignants ;
– à 30 % des CPE ;
– à 20 % des personnels de direction.

7 000
Nombre de jeunes que le ministère dit avoir recruté en service civique pour ce dispositif.
Son objectif : 10 000 recrues.

2 heures sur 3
2/3 des heures de Devoirs faits doivent être placées dans des « trous » de l’emploi du temps des élèves, et non en fin de journée.

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