Au sens propre et au sens figuré, la session 2025 des examens aura été très chaude. Aux difficultés matérielles rencontrées par les collègues s’ajoutent les inconséquences de l’institution qui n’a pas l’air de comprendre le sens du mot élève et qui n’a sans doute jamais entendu parler des rapports du GIEC.

DNB : des sujets de français mal pensés

Entre la difficulté du sujet des centres étrangers et les maladresses d’expression dans le sujet de la métropole, difficile de s’y retrouver dans les attendus d’un·e élève en fin de troisième. Le sujet des centres étrangers se fonde sur Le Tartuffe de Molière, texte en alexandrins classiques sur une scène qu’il est difficile de se représenter avec les seules didascalies et le paratexte peu éclairant. La dictée de ce sujet est extraite du « Placet au roi » du même Molière, qui, rappelons-le, ne l’a pas écrit dans l’orthographe proposée. On peut se réjouir en revanche du choix de texte de Simone de Beauvoir tiré de La force de l’âge qui sent un peu moins son « Grand Classique ». Mais, symptomatique de l’absurdité ambiante, le document iconographique intitulé La Robe rose était proposé aux candidat·es en noir et blanc !

Si le traitement du sujet d’imagination par les élèves accuse une distance culturelle avec les correcteurs et correctrices, la faute n’en revient ni aux candidat·es ni aux correcteurs et correctrices. C’est aux concepteurs de sujets de mieux orienter les productions écrites dans les consignes d’écriture. On ne peut pas reprocher à des élèves de 15 ans d’avoir 15 ans en 2025. Tout le monde ne peut pas s’identifier à une grande sœur issue de la bourgeoisie parisienne et reçue à l’agrégation de philosophie de 1929 à l’âge de 21 ans !

Comme toujours, les questions de grammaire considèrent la phrase comme le support indépassable d’une réflexion sur la langue. Le texte sert de prétexte à un travail d’étiquetage sans aucun intérêt pour le sens de l’extrait soumis à examen. En plein travail d’amendement du nouveau projet de socle, des programmes de français de cycle 4 et conformément aux promesses faites en CSE, le SNES-FSU exige la tenue de groupes de travail sur la grammaire et son enseignement.

Bac : jusqu’où maltraitera-t-on les collègues ?

L’aveuglement devant la charge de travail des enseignant·es pousse le SNES-FSU à interpeler le ministère de façon de plus en plus pressante et régulière. Le SNES-FSU avait anticipé le problème des surveillances et reçu une fin méprisante de non-recevoir.

Ce qui participe encore à la surcharge de travail, c’est la liste des œuvres à travailler pour l’oral. Le ministère doit prendre en considération l’atteinte à la professionnalité des collègues quand il s’agit de s’entretenir avec le candidat.es sur une œuvre mal connue. Il est nécessaire de trouver un juste compromis entre la liberté de choix des œuvres des enseignant.es et la possibilité pour le jury d’accomplir sa mission avec rigueur.

Le contenu de l’examen pose toujours autant problème et le SNES-FSU poursuit sans relâche son travail de fond auprès des instances pour revoir la place de la grammaire à l’oral de l’EAF, le format de l’entretien, l’exercice de la contraction de texte en voie Technologique, la dissertation sur œuvre en Générale…

Des conditions de travail inacceptables en pleine crise climatique

C’est à se demander si le fantôme du climatosceptique Claude Allègre ne continue pas à hanter la rue de Grenelle. En pleine vague de chaleur où la quasi-totalité des académies étaient placées en vigilance orange ou rouge, la réaction de la ministre Borne a été plus qu’insuffisante : s’hydrater, fermer les volets, se mettre à l’ombre… C’est la santé des personnels et des élèves qui est sciemment mise en danger par ces réponses inadaptées à la gravité de la situation. Le SNES-FSU a pourtant alerté en temps réel le ministère afin qu’il prenne des mesures nécessaires et efficaces. D’une part, l’ensemble du bâti scolaire doit faire l’objet de travaux concrets sur les court, moyen et long termes ; d’autre part, la passation des examens ainsi que les conditions de corrections doivent être totalement repensées.


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