Le ministre s’est exprimĂ©, mercredi 5 mai, au journal tĂ©lĂ©visĂ© de France 2, pour enfin informer la profession, les candidat.e.s et leur famille, des amĂ©nagements qui seront mis en place pour le baccalaurĂ©at 2021. Il Ă©tait temps ! Voici notre analyse pour les changements qui concernent l’EAF.

Une attente insupportable

Dire que l’annĂ©e scolaire 2020-2021 a Ă©tĂ© chaotique est presque un euphĂ©misme ! Les trĂ©sors d’Ă©nergie, de crĂ©ativitĂ© et d’adaptabilitĂ© dĂ©ployĂ©s par les professeur.e.s de Lettres ont Ă©tĂ© considĂ©rables et beaucoup ont Ă©tĂ© Ă©prouvĂ©.e.s par cette annĂ©e. Les premières rĂ©ponses recueillies lors de la consultation auprès de nos syndiquĂ©.e.s montrent que les enseignant.e.s se sentaient dĂ©semparĂ©.e.s face Ă  la confusion et au sentiment d’abandon entretenus par le silence des IPR et du ministre, et un clivage important entre les collègues commençait Ă  se dessiner. Jean-Michel Blanquer a, une fois encore, laissĂ© peser des incertitudes, pendant plusieurs mois, alors que la situation aurait pu ĂŞtre clarifiĂ©e bien plus tĂ´t.

Principaux aménagements retenus

Le SNES-FSU est attachĂ© au principe d’un examen national, terminal et anonyme. Les propositions d’amĂ©nagement de l’EAF, Ă©noncĂ©es dans le courrier intersyndical datĂ© du 26 mars dernier, s’inscrivaient dans cet esprit et tentaient de compenser, autant que possible, les disparitĂ©s substantielles entre les Ă©lèves de Première engendrĂ©es par la crise sanitaire. L’essentiel de nos demandes a Ă©tĂ© retenu. En effet :

  • Ă  l’Ă©crit, pour la voie gĂ©nĂ©rale, il y aura bien deux sĂ©ries de 3 sujets de dissertation et deux commentaires sur deux objets d’étude distincts. Ainsi, si l’Ă©tude des quatre objets d’Ă©tude figurant au programme n’a pu ĂŞtre terminĂ©e, les candidat.e.s ne seront pas pĂ©nalisĂ©.e.s.
  • Ă  l’Ă©crit, pour la voie technologique, deux commentaires et deux contractions de textes, chacune suivie d’un essai, seront proposĂ©s. « Les candidats bĂ©nĂ©ficieront ainsi d’un choix doublĂ© par rapport Ă  une session normale Â», peut-on lire sur la page du site education.gouv.fr. Cet amĂ©nagement ne se rapproche que partiellement de ce que nous prĂ©conisions et le flou qui entoure cette annonce devra ĂŞtre dissipĂ© (voir plus bas).
  • Pour l’oral, « sur le descriptif de chaque candidat, seront mentionnĂ©s les points du programme qui n’auront pas pu ĂŞtre abordĂ©s, notamment les points de grammaire qui n’auraient pas pu ĂŞtre Ă©tudiĂ©s prĂ©cisĂ©ment Â». Cela correspond Ă  notre demande puisque les candidat.e.s ne seront interrogĂ©.e.s que sur les points de grammaire effectivement vus en classe ; de plus, si un objet d’Ă©tude n’a pu ĂŞtre abordĂ© ou n’a pu que partiellement ĂŞtre abordĂ©, les Ă©lèves ne seront pas pĂ©nalisĂ©.e.s
  • Pour la seconde partie de l’épreuve orale, « les candidats pourront consulter et utiliser l’œuvre Ă©tudiĂ©e en lecture cursive, afin de circuler dans l’œuvre, faire rĂ©fĂ©rence Ă  un passage prĂ©cis, et ainsi dĂ©montrer leur maĂ®trise de l’œuvre lue. Â» Cela reprend en partie notre requĂŞte.
  • Pour l’oral, il sera en outre permis Ă  l’Ă©lève de choisir quel texte il ou elle souhaite expliquer parmi les deux que l’examinateur/trice aura sĂ©lectionnĂ©s. Il s’agit lĂ  d’un amĂ©nagement ajoutĂ© par le ministère.

L’action syndicale n’a pas Ă©tĂ© vaine et certains amĂ©nagements, comme l’inscription des points du programme effectivement traitĂ©s en classe, devront ĂŞtre pĂ©rennisĂ©s pour les annĂ©es Ă  venir.

Mais des zones d’ombre demeurent

Pourquoi proposer deux contractions de textes, chacune suivie d’un essai ? Puisque le sujet de contraction/essai porte nĂ©cessairement sur l’objet d’étude « LittĂ©rature d’idĂ©es », en lien avec l’œuvre et le parcours associĂ© Ă©tudiĂ©s en classe et que le format d’épreuve liĂ© Ă  la rĂ©forme du lycĂ©e implique dĂ©jĂ  trois sujets afin que chaque Ă©lève traite celui qui correspond au travail effectuĂ© pendant l’annĂ©e, il est inutile de proposer 2 jeux de sujets pour la contraction-essai. Tous les Ă©lèves auront forcĂ©ment Ă©tudiĂ© l’objet d’étude concernĂ©. Donner le choix entre deux sujets ne peut qu’ajouter de la confusion pour ces derniers et du travail de correction supplĂ©mentaire pour les personnels. Le SNES-FSU interviendra donc pour obtenir des Ă©claircissements.

Par ailleurs, pour la deuxième partie de l’oral, seule la consultation de la lecture cursive semble autorisée pour les candidat.e.s. Est-ce à dire que les élèves ne pourront disposer de l’œuvre que s’ils ou elles ont choisi de présenter une des lectures cursives ? Ou que dans la précipitation l’expression a été employée à mauvais escient et recouvre également le cas où l’élève présenterait une œuvre du programme national ? Le SNES-FSU interviendra également pour obtenir des éclaircissements.

Les combats Ă  venir

Maintenant que nos demandes ont enfin été prises en compte, le SNES-FSU doit agir pour que leur mise en œuvre se passe dans les meilleures conditions possibles.

Il s’agit tout d’abord de veiller Ă  ce que qu’un protocole sanitaire suffisamment protecteur pour tous et toutes soit conçu puis appliquĂ©.

Le SNES-FSU interviendra auprès de toutes les acadĂ©mies afin que les professeur.e.s de Lettres ne puissent ĂŞtre convoquĂ©.e.s que pour une seule Ă©preuve : ou l’Ă©crit de l’EAF, ou l’oral de l’EAF ou l’Ă©preuve de spĂ©cialitĂ© pour le Grand Oral (HLP et LCA). Notre charge de travail se trouve accrue du fait des amĂ©nagements adoptĂ©s, et notamment de la multiplicitĂ© des sujets ; il faut en tenir compte.

Enfin, c’est la totalitĂ© du système instaurĂ© par la rĂ©forme du lycĂ©e qui doit ĂŞtre revue. Ainsi, un combat est engagĂ© pour que des changements structurels de programmes et d’Ă©preuves soient adoptĂ©s Ă  court terme, mais aussi de façon pĂ©renne.


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