Bilan d’une semaine chaotique

Les journées se suivent et se ressemblent : cette première semaine a marquée par d’importants dysfonctionnements d’une bonne partie des outils numériques proposés par le Ministère et les collectivités territoriales.

La classe virtuelle du CNED a été quasi inaccessible jusqu’au jeudi 8 avril. Le vendredi 9 avril, la connexion était moins compliquée même si des difficultés persistaient. La mauvaise surprise (encore une) : de nombreux élèves étaient bloqués dans la salle d’attente. On est encore loin d’un fonctionnement « normal » comme l’annonce le CNED sur son compte Twitter.

Les ENT ont dysfonctionné une partie de la semaine : accès impossible, applications comme la messagerie très lentes…

Tous ces faits confirment que rien n’avait été fait pour anticiper une nouvelle séquence d’école à distance. En un an, aucune leçon n’a été tirée notamment sur le plan technique : comment personne, du côté des collectivités territoriales comme de l’Etat, n’a pu se dire que professeurs et élèves allaient être nombreux à se connecter, de manière simultanée, sur les outils proposés ?

Jour 1 : le crash de l’école à distance

Mardi 6 avril, peu après 8h30, les témoignages de problèmes sur les ENT (environnements numériques de travail) commencent à affluer. Très rapidement, le constat s’impose : le premier jour de l’école à la maison version 2021 est la copie conforme des premiers jours de l’école à la maison version 2020.

Tout y passe : les ENT, qui dépendent des collectivités territoriales, mais aussi Ma classe à la Maison qui dépend du CNED et donc du ministère de l’Education nationale.

On attendait avec impatience l’explication du ministre de l’Education nationale. Jean-Michel Blanquer prétend depuis le début de l’année que « nous sommes préparés à tout », alors pourquoi ces bugs ?

Rien n’est prêt. Encore une fois.

Cet épisode est la confirmation qu’aucune leçon n’a été tirée de la séquence de l’an dernier. Le Snes-FSU a demandé à de nombreuses reprises depuis le début de l’année que toutes les hypothèses sur le déroulement de l’année, y compris le scénario de fermeture des établissements scolaires. Ce n’était pas l’hypothèse voulue par le Snes-FSU qui a aussi fait de nombreuses propositions pour éviter de fermer les écoles, mais anticiper cette possibilité aurait permis de revenir sur les problèmes rencontrés l’an dernier (problèmes techniques, fracture numérique, outils nationaux et locaux etc…) en lien avec les collectivités territoriales.

Le ministère a toujours refusé d’ouvrir la moindre discussion sur ce sujet. Parce les outils numériques relèvent de la « pensée magique » comme pour les vacances scolaire et qu’il n’y a donc pas lieu de s’en préoccuper ? Ou bien parce que le ministre de l’Education nationale s’est enfermé un déni de réalité sur la réalité de la situation sanitaire et doncs’est coupé des réalités de terrain ?

Anticiper, préparer, autant de mots que le ministre de l’Education nationale a rayé de son vocabulaire préférant vanter la victoire de la France au championnat du monde des écoles ouvertes, sans se préoccuper du reste.

Etait-il si imprévisible que les personnels et les élèves seraient nombreux à se connecter aux différents outils numériques mardi matin ?

Encore une fois, seuls les personnels sont au rendez-vous.

Les explications lunaires du ministre

En milieu de matinée, le ministre de l’Education nationale avançait plusieurs réponses :
– renvoi vers les prestataires des collectivités territoriales qui ont en charge les ENT
– renvoi vers OVH, entreprise qui héberge de nombreux ENT dont les serveurs ont subi un grave incendie il y a quelques semaines.
– attaques extérieures sur les services du CNED

Ces réponses sont lunaires !

Le PDG d’OVH y a d’ailleurs rapidement répondu sur Twitter.

Si l’intérêt pour des forces extérieures de hacker le cours de la 6eme5 peut laisser interrogatif, il est vrai que ces attaques extérieures existent, les hôpitaux et les collectivités territoriales en ont fait les frais il y a quelques semaines. Mais dans des moments aussi stratégiques, pourquoi rien n’a été fait pour sécuriser les services informatiques de l’Etat ? Et cette éventuelle attaque ne doit pas masquer la réalité : une cyberattaque ne peut expliquer la faillite généralisée de TOUS les outils.

Au soir de ce premier jour d’école à distance, le constat est implacable : les personnels, les élèves et les familles payent une nouvelle fois le prix fort de choix politiques : celui de rien anticiper, de rien préparer.

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