Alors que la nouvelle ministre a dévalorisé l’enseignement public en le dénigrant pour promouvoir un établissement privé confessionnel sous contrat, le SNES-FSU rappelle que seul le service public accueille l’ensemble des élèves. Le privé sélectionne les siens sur dossier mais pas beaucoup d’élèves relevant de l’École inclusive (porteur de handicap ou allophones).

UPE2A

Selon la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), il n’y a que 16 collèges privés sous contrat sur 1660 qui proposent une section UPE2A, soit moins de 1%. Le secteur public en compte 1024 sur 5316 collèges publics en France, soit plus de 19%. Alors que dans le privé sous contrat scolarise 21,3% des collégien.nes, il ne scolarise que 1,5% des élèves allophones. est-ce parce qu’il s’agit le plus souvent d’enfants issu.es de milieu défavorisé et présentant des difficultés scolaires? Ce profil n’est pas recherché par le privé.

SEGPA et ULIS aussi

Quant aux 213 000 élèves en situation de handicap dans le second degré en 2022-2023, 70 % sont scolarisé.es en classe ordinaire ou en SEGPA et EREA et 30 % en ULIS.

Les chiffres de la DEPP indiquent que 90% des collégien.es d’ULIS sont scolarisé.es dans le public. 377 collèges privés accueillent un dispositif ULIS contre 2321 collèges publics.

Quand on sait qu’une partie de la scolarité des élèves d’ULIS se fait en inclusion dans les classes ordinaires avec des moyens toujours plus limités et dans des classes pléthoriques, il faut constater que le privé sous-contrat, financé à 73% par de l’argent public, ne participe évidemment pas au service public d’éducation.

 Enfin, l’enseignement adapté, à savoir la SEGPA, regroupe 11,4 % des élèves en situation de handicap alors qu’il ne représente que 2,5 % des élèves en collège. Théoriquement, la SEGPA ne devrait accueillir que des élèves qui connaissent des difficultés scolaires longues et durables. Au fil des années, on assiste à un glissement des publics. Là encore, seulement 94 collèges privés comportent une SEGPA, contre les 1494 du secteur public. Donc, 6 %  des SEGPA fonctionnent dans le privé, ce qui correspond à 15 points de moins que la part totale du privé sur l’ensemble des collèges. 

Culture de l’entre-soi

Dans un article précédent, le SNES-FSU illustrait que les collèges privés détruisent la mixité sociale dans les collèges publics. Ils accueillent donc aussi proportionnellement bien moins d’élèves à besoins éducatifs particuliers que le public. Ainsi le privé sous contrat est bien moins confronté aux difficultés créées par une inclusion sans moyens suffisants, ce qui est le lot du secteur public.

Le secteur privé n’œuvre pas à rendre la société plus inclusive. Ses élèves demeurent dans un entre-soi qui n’est en rien représentatif de la société. A l’heure où l’on apprend que l’État a davantage augmenté le financement des établissement privés que des établissements publics, le SNES-FSU maintient que l’argent public ne doit pas financer l’enseignement privé sous contrat. Il revendique la mise en œuvre d’un grand service public unifié.

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