La recherche obsessionnelle de supposés gisements d’économies conduit la Cour des comptes à d’inquiétants rabâchages. Ainsi fin mai, la Cour a-t-elle sorti un rapport déplorant l’augmentation du nombre de contractuels dans l’Éducation nationale et identifié des causes éventuelles comme le défaut d’attractivité du métier enseignant. Mais restée au milieu du raisonnement, elle n’a pas conclu aux besoins de prérecrutements et de revalorisation. Elle s’est laissée aller à retrouver ses pistes préférées, de l’annualisation du temps de travail des enseignants à la bivalence. Foin de toute considération pédagogique, l’argent est roi.
Le décret régissant les obligations de service des enseignants du second degré a été rénové en 2014 et, sous la pression du SNES-FSU, maintient un service hebdomadaire défini en heures de cours.
La date récente de la réforme rendant plus difficile un nouveau changement, la Cour a trouvé un autre os à ronger, celui de la formation des enseignants : moins de contenus disciplinaires, polyvalence, probable statut de contractuel entre les épreuves d’admissibilité et d’admission, « rationalisation » de l’offre de formation… de quoi effectivement attirer davantage d’étudiants vers les concours du second degré !
Faire évoluer une formation actuellement insatisfaisante est nécessaire, cela ne veut pas dire l’appauvrir, et l’attractivité de nos métiers passe par un plan beaucoup plus large de revalorisation à tous les niveaux.