Le ministre de l’Éducation pratique-t-il la méthode Coué ? Interrogé dans plusieurs médias sur l’appel à la grève du 17 juin, premier jour des épreuves du bac, il répète en boucle que l’organisation des épreuves se passera bien, que le mécontentement vis-à-vis de ses réformes ne touche que quelques individus, isolés dans le million de personnels de l’Éducation nationale !
Que cette modalité d’action revête un caractère exceptionnel et témoigne d’un véritable malaise de la profession échappe au ministre, enfermé dans ses certitudes, coupé complètement des réalités, isolé dans sa tour d’ivoire. Interrogé sur les salaires des enseignants, le ministre se contente de renvoyer à des discussions – lesquelles ? – dont il ne fixe ni la date ni l’objet. Et sinon, un observatoire des rémunérations, déjà annoncé en septembre, devrait se mettre en place incessamment…
L’assurance affichée du ministre ne trompe cependant pas et la prestation sur France 2 le 5 juin a révélé un J.-M. Blanquer moins disert que d’ordinaire, fuyant les questions embarrassantes telles celles sur la mixité sociale et les inégalités, tentant de faire diversion en mettant en avant l’apport de l’éducation musicale ou du sport dans l’éducation des jeunes.
Propos surprenants quand on sait le sort réservé aux enseignements artistiques et à l’EPS dans la réforme du lycée.
Le dialogue social ne peut rester un discours incantatoire et vide de contenu. Il vous reste quelques jours, Monsieur le Ministre, pour répondre à la colère des enseignants. Le 17 juin approche.