Que de louanges sur l’engagement des professeurs n’a-t-on entendues pendant le confinement : soucieux de préserver le lien des élèves avec l’école, utilisant leur propre matériel, ne ménageant ni peine ni temps… Ils ont surtout dû se débrouiller avec les injonctions multiples et contradictoires de l’institution. Le ministre, il y a peu, remerciait les personnels pour leur investissement, se félicitait d’un service public d’Éducation français plus performant et réactif que d’autres. Portés aux nues, les enseignants se voient maintenant voués aux gémonies, vilipendés, accusés de désertion. Le ministre de l’Éducation, aujourd’hui, loin de condamner une campagne scandaleuse de dénigrement, rejoint la cabale, brandit la menace de sanctions pour les supposés « décrocheurs », ne lève pas les ambiguïtés sur le nombre annoncé d’enseignants invisibles pendant le confinement, oublie de préciser que ce nombre inclut les congés maladie. Ce déchaînement médiatique serait-il instrumentalisé pour  détourner l’attention : défaillances du ministère, ordres et contre-ordres, retard dans les décisions… ? S’agit-il de disqualifier à l’avance les demandes d’une reprise rapide de discussions sur un plan pluriannuel de revalorisation de l’ensemble des personnels alors que le gouvernement entend juste s’en tenir à quelques primes différenciées ?
Quelle que soit la raison de ce dénigrement, le ministre se doit désormais d’y mettre fin et d’ouvrir des concertations sur la préparation de la rentrée en septembre et sur une véritable revalorisation des personnels.
Loués un jour, brocardés le lendemain, les professeurs constatent que la confiance tant vantée par le ministre ne règne décidément pas !