Le Brexit ouvre une période de turbulences économiques et financières importantes pour le Royaume-Uni même si à terme, il est probable que ses relations économiques et commerciales avec les pays de l’Union changent peu

En revanche, cette secousse politique plonge l’Europe dans une phase institutionnelle et diplomatique complexe et relativement incertaine. Or que dire des premières réactions politiques des dirigeants français ! En proposant notamment un renforcement sécuritaire, ils s’appuient sur une analyse caricaturale du vote et du mécontentement des populations. Les raisons du Brexit sont bien évidemment multiples et hétérogènes, comme l’ont été les arguments du maintien. Il existe bien une récupération identitaire et nationaliste de la misère économique sociale et de la peur du lendemain.

Mais un grand nombre de mobilisations et d’expressions citoyennes mettent aussi en évidence les causes profondes des crises qui s’enchainent en Europe. Ainsi, dans notre pays, les choix libéraux, inscrits dans le marbre des traités et renforcés par les orientations de la Commission ou du Conseil européen sont bien à l’origine des contestations. La logique d’ensemble de la loi travail est en effet imposée implicitement par Bruxelles, la Commission européenne ,en échange, fermant les yeux sur un déficit budgétaire « excessif »de la France. Quant aux réorganisations qui ont provoqué les grèves récentes à la SNCF, elles découlent directement du projet de privatisation du rail en Europe programmée pour 2020.

Contre la gesticulation et les discours simplistes qui ont déjà commencé à fleurir et qui masquent mal la volonté de maintenir la logique libérale, il faut engager l’Europe sur une toute autre voie, alliant progrès social, solidarité et protection de l’environnement. Ce n’est certainement pas la logique financière, sécuritaire et mercantile qui le permettra.