Très solennellement, le ministre de l’Éducation a annoncé le lancement d’une grande consultation des professeurs. En même temps, se tiennent des réunions où l’on est censé discuter de la revalorisation des rémunérations. Les professeurs auront, aux dires de J.-M. Blanquer, la possibilité d’exprimer leurs attentes sur l’évolution de leur métier, « leur ressenti, leurs préconisations, leurs idées, leurs volontés ». Pas un mot ni une pensée pour les autres membres de l’équipe éducative qui remplissent sans doute des missions invisibles…
On pourra renseigner cette enquête, « anonyme » et « confidentielle » jusqu’au 17 mars, que l’on soit professeur ou pas, puisque quiconque peut répondre aux questions.
Quels sont les objectifs réellement poursuivis par le ministre ? A-t-on besoin d’une consultation pour mesurer les tensions que suscitent des réformes qui mettent à mal le travail des personnels et celui des élèves, des conditions de travail de plus en plus difficiles, des pressions de plus en plus fortes ? La situation salariale des enseignants ne fait-elle pas, grâce au Snes-FSU, l’objet de l’attention des médias ? Si le ministre a besoin d’indicateurs, l’enquête réalisée l’automne dernier par le Snes-FSU donnait quelques chiffres édifiants. Les atermoiements sur le dossier de la revalorisation, la volonté de ne passer que par des primes différenciées éclairent les finalités du questionnaire : permettre au ministre de communiquer sur l’acceptation du « mérite », du « travailler plus pour gagner plus ». Eh bien, Monsieur le Ministre, les professeurs vont s’exprimer… sur les réformes, leurs conditions de travail, tous sujets que la consultation n’envisage pas. Les écouterez-vous ?