Ingratitude. Le mot était sur toutes les lèvres des député·es de la majorité présidentielle et de la ministre de la Culture après le discours remarqué de Justine Triet, palme d’Or à Cannes. La réalisatrice a dénoncé la réforme des retraites et a reçu en retour une volée de bois vert. Elle n’aurait pas le droit de critiquer la politique du gouvernement puisqu’elle a touché des subventions publiques. Bien curieuse conception de l’argent public ! Il appartiendrait donc à celui qui le distribue, dans une forme de donnant-donnant.
Des aides publiques au cinéma et plus le droit de critiquer le gouvernement ! Des subventions à la presse et plus le droit d’enquêter ! Quelle dangereuse conception de la démocratie…

Depuis quelques semaines, le gouvernement entretient sciemment de graves confusions sur la fiscalité et l’argent public. La campagne orientée « En avoir pour mes impôts » sape le consentement à l’impôt et délivre un discours populiste, injustement accusateur sur la fraude aux prestations sociales sur fond de clichés nauséabonds sur l’immigration, en passant sous silence l’ampleur de la fraude fiscale (10 fois plus élevée)…

Et que dire du scandale du Fonds Marianne ? Financement de contenus aux propos affligeants, utilisation cynique de fonds publics, tout ça sur le dos de notre collègue assassiné Samuel Paty. Abject !

Ce gouvernement a décidément un problème avec l’impôt et l’argent public. Ils sont pourtant au cœur de la redistribution, socle de notre modèle social qui mérite mieux que ces vils calculs politiciens.