Le ministre de l’Éducation ne recule devant aucun paradoxe. Avec #pasdevague, les enseignants dénonçaient le manque de soutien de leur hiérarchie face aux violences. Jean-Michel Blanquer répondait par un discours prétendant restaurer l’autorité des professeurs et ne rien occulter des incidents produits dans les établissements. Cherchant à vendre sa réforme contestée du bac et du lycée, il a fait la publicité de la place donnée à l’oral dans l’éducation des jeunes, expliquant l’intérêt de posséder la maîtrise d’un discours construit et argumenté. Mais pour le ministre, la parole n’est bienvenue que dans le cadre qu’il lui fixe et les critiques sur sa politique éducative sont jugées intempestives. Pour mettre bon ordre à cela, Jean-Michel Blanquer propose dans son projet de loi dite de la « confiance » d’introduire, dès l’article 1, la notion d’exemplarité de la communauté éducative, laissant brandie la menace de sanctions envers ceux qui useraient un peu librement de la parole. Récemment, les critiques formulées sur les projets de programmes du lycée au Conseil supérieur de l’Éducation ont été balayées d’un revers de main. Traitée par la menace ou le dédain, la voix des enseignants résonne mal aux oreilles du ministre. Mobilisons-nous pour qu’elles sifflent fort lors des actions à venir.