Prépa-seconde

En cette fin d’année, le SNES-FSU a lancé une enquête à destination des enseignant·es, CPE, AED, AESH, Psy-En du second degré (collèges et lycées) afin de réaliser une photographie de leur état d’esprit et des problématiques liées à leur profession qu’ils et elles rencontrent.

Cette enquête inédite, réalisée du 17 au 30 juin a recueilli plus de 10 000 réponses et met en lumière, si besoin en était, l’urgence de la situation dans le second degré. Elle dresse le portrait d’une profession fatiguée, désabusée et en colère pour laquelle le recours à la démission devient une possibilité face à de nombreuses difficultés avec au premier plan les questions salariales et de carrières, le désaccord face aux politiques menées et l’inquiétude face à la dégradation de l’École publique.

Des chiffres révélateurs de la crise

Parmi les collègues ayant répondu, 92 % se disent inquiets et 86 % se disent désabusés. A la question, “Avez-vous pensé à démissionner ces deux dernières années ?”, près de deux tiers (64%) répondent oui ! Un chiffre impressionnant qui montre l’état de la crise dans l’Education nationale.

Des urgences : salaires et carrières

Le SNES-FSU a ensuite interrogé les collègues sur les raisons qui les poussent à envisager de quitter l’Education nationale, en leur demandant de les classer. Il a posé la même question à celles et ceux qui ont répondu qu’ils souhaitaient rester. Dans les deux cas, ce sont les mêmes raisons qui reviennent, mais dans un ordre différent : la rémunération insuffisante et l’absence de perspectives de carrière, la dégradation globale de l’École publique, l’écart entre décisions ministérielles et le terrain.

Pour celles et ceux qui ont pensé démissionner, quelles sont les principales raisons ?

50% des collègues ont envisagé de démissionner en raison des conditions de rémunération ! Un chiffre qui confirme l’urgence à traiter de la question des salaires. Contrairement à ce qu’ont affirmé plusieurs ministres, le dossier n’est pas clos ! Puis 46% ont pensé quitter l’Education nationale en raison de la dégradation de l’Ecole publique et 45% en raison de l’écart entre les décisions ministérielles et le terrain. D’autres facteurs importants sont cités parmi lesquelles le management (≈ 42%) ou encore les effectifs trop importants (≈ 26%),


Les personnels qui n’ont pas pensé à démissionner étaient invités à indiquer les éléments qui pèsent le plus sur leur quotidien. On retrouve les trois mêmes raisons que pour les professeurs souhaitant démissionner, mais pas dans le même ordre.

Salaires, carrières, avenir de l’Ecole publique, le gouvernement doit répondre !

Ces résultats confirment la crise profonde de nos professions. Ces deux dernières années chaotiques ont laissé des traces, comme le montre la colère liée à la déconnexion entre le terrain et les réformes imposées par les ministres, le “Choc des Savoirs” étant sans doute le symbole de cette rupture. Les attentes sont nombreuses, preuve d’une crise profonde et multiforme.

Mais la question des salaires et des carrières continue de s’imposer comme l’exigence première de la profession. A l’occasion du CSAMEN du 2 juillet, le ministère a confirmé que les mesures de carrières présentées il ya quelques ne pourraient finalement pas s’appliquer, faute d’arbitrage budgétaire favorable. Une tromperie de plus en matière de rémunération !

A l’heure des arbitrages du budget 2026, la ministre Élisabeth Borne doit entendre prendre la mesure de l’état de la profession : l’Ecole est au bord de l’effondrement ! Les personnels n’en peuvent plus de tenir les collèges et lycées à bout de bras. En cas d’arbitrages budgétaires défavorables pour le budget 2026, le SNES-FSU organisera une rentrée offensive et inédite placée sous le signe de la mobilisation dans la durée.

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