La communication du Ministre laisse envisager la fin de la politique de l’éducation prioritaire. Il en pointe des défauts qui pourraient être résolus en partie par un élargissement du périmètre de la carte… mais à l’heure d’économies drastiques, où les DGH des collèges sont en berne, il est à craindre que ce ne soit pas à l’ordre du jour.

Il évoque les « effets pervers » de la labellisation, notamment de la stigmatisation de ces établissement et de la fuite des parents de CSP favorisés, et souhaite un « changement de paradigme ». Il se réclame »une politique d’éducation prioritaire plus subtile qui n’est pas en noir et blanc, une approche plus graduelle ».Il argumente qu’il « n’est pas normal d’être dans une situation binaire en éducation prioritaire, y être ou ne pas y être ». Il invoque alors de futurs indicateurs comme « les résultats des élèves mais aussi le climat scolaire et le bien être des élèves et des personnels ». Maniant sa communication avec art, ses propos semblent toujours pragmatiques mais ils passent sous silence les établissements sortis de l’éducation prioritaires alors que la situation socio-économique de leurs élèves se dégrade toujours (tous les lycées classés auparavant et certains collèges), du fait de la baisse du nombre de réseaux d’établissements classés en métropole.

Le rapport de France Stratégie, organisme en lien avec le Premier Ministre, de l’automne dernier appelait déjà à un resserrement de la carte de l’éducation prioritaire et à privilégier une allocation progressive de moyen au niveau national plutôt qu’à la poursuite d’une labellisation. Les établissements recevraient une allocation légèrement progressive des moyens en fonction des caractéristiques de leurs élèves. Sans label, quel suivi des moyens ? Quelles mesures (bonifications, indemnités, pondération) pour les personnels ?

Une relance ambitieuse de l’EP est nécessaire. Elle ne saurait constituer une école à part : les établissements doivent pouvoir poursuivre les mêmes objectifs, dispenser les mêmes contenus, avoir pour leurs élèves les mêmes ambitions et exigences que les autres. Cela nécessite un horaire élève hebdomadaire plus important permettant notamment de diversifier les pratiques. Le SNES-FSU demande l’unification des labels (éducation nationale, politique de la ville…) et une carte large définie à partir des besoins des collèges et lycées. Il revendique l’extension de la pondération et de l’indemnité REP+ à l’ensemble des personnels de l’EP.

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