Nathalie Elimas, secrétaire d’État chargée de l’éducation prioritaire, tente de brouiller le message sur la réforme de l’éducation prioritaire : « Des écoles orphelines aux lycées professionnels, en passant par les établissements les plus isolés, nous souhaitons élargir la carte de l’éducation prioritaire […]. Cela répond à un véritable besoin de justice sociale ».

Devant les députés le 20 janvier, elle déclare : « Concernant la carte des REP, la rentrée 2023, […] serait l’occasion de déployer massivement les Contrats locaux d’accompagnement (CLA) ».

La contractualisation des moyens (lier des moyens à des objectifs locaux) de l’éducation prioritaire que supposent les CLA dissimule, à peine, une réduction massive du périmètre.

Ainsi, la liste des établissements qui contracteront un CLA à la rentrée 2021 a été publiée le 18 février et concerne 99 écoles, 33 collèges et 40 lycées dans les trois académies expérimentales d’Aix-Marseille, de Lille et Nantes. 3,2 millions y seront consacrés, c’est-à-dire finalement pas plus de 18 600 euros en moyenne par structure. Si on reprenait ce budget pour chaque établissement de l’actuelle éducation prioritaire, on parviendrait à seulement 144 millions d’euros quand le budget de l’éducation prioritaire se monte à 1,4 milliard d’euros, en 2017, en grande partie utilisé pour faire diminuer les effectifs d’élèves par classe.

CLA à la frontière du label

Les établissements choisis par le rectorat d’Aix-Marseille pour passer un CLA ont des critères très proches de ceux des établissements de l’éducation prioritaire. Parmi eux, les lycées et collèges de « l’éducation accompagnée », label spécifique créé par le rectorat suite à la forte mobilisation des collègues et du SNES-Aix-Marseille en 2014 lors de leur délabellisation. Ils bénéficiaient donc déjà de quelques moyens supplémentaires.

Dans l’académie de Lille dont un tiers des élèves est scolarisé en éducation prioritaire, les DHG régressent même en REP et REP+. Où est cette fameuse compréhension ministérielle des besoins ? Il semble un peu facile de redistribuer des moyens pris sur l’éducation prioritaire pour donner des miettes aux CLA.

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