Rue de Grenelle

Déclaration intersyndicale pour la FSU, l’UNSA, la CFDT, la CGT, FO, SUD, le SNALC

Monsieur le Ministre,

Vous avez à plusieurs reprises exprimé votre attachement au dialogue social et votre volonté de consulter les organisations syndicales représentatives. Bien évidemment nos organisations sont particulièrement attentives à ces engagements et se sont toujours organisées pour faire entendre, en tout lieu et à la moindre occasion, la voix des personnels dans leur diversité. Mais ce qui pouvait paraître dans un premier temps comme une forme d’impréparation ou absence d’anticipation mettant les représentants des personnels devant le fait accompli, devient la nouvelle norme du dialogue social du ministère. Calendrier des réunions et convocations revus du jour au lendemain, absence de document préparatoire, annonces faites à la presse soumises ultérieurement en multilatérale, absence de prise en compte des attentes des organisations syndicales y compris lorsqu’elles s’expriment de manière unanime comme sur la formation continue menacée par vos arbitrages, comme sur le harcèlement, comme sur l’école inclusive, comme sur la réforme de la voie professionnelle, comme sur les programmes du bac. Votre dernière initiative avec la mission sur l’exigence des savoirs en est la dernière illustration : son organisation, son fonctionnement, sa durée doivent respecter les organisations représentatives soucieuses de construire avec leurs mandants les réponses à votre initiative.

Déclaration du SNES-FSU

Monsieur le Ministre,

Le report des épreuves de spécialités du baccalauréat en juin que le SNES-FSU a défendu sans relâche, doit s’accompagner d’aménagements de programmes. Le SNES-FSU rappelle que les programmes du cycle terminal, particulièrement lourds, ont été conçus alors que le Grand oral n’existait pas encore. Le SNES-FSU vous demande donc de toute urgence de distinguer les programmes d’enseignement et les programmes d’examen.

Cet allégement pour les écrits permettra aux professeur·es de définir des étapes dans les programmes pour hiérarchiser les priorités et adapter les progressions aux élèves. Le SNES-FSU vous alerte solennellement sur les tensions auxquelles seront soumis les élèves voire sur les risques de décrochage pour les élèves les plus fragiles entraînés dans une cadence insoutenable. « Relever le niveau » ne signifie pas abandonner certains élèves à leur sort pour que les autres bouclent le programme. Et pour les personnels, à l’impossible, nul n’est tenu. C’est pourquoi dans l’attente d’aménagements, le SNES-FSU appelle les collègues à suivre les consignes des associations de professeur.es spécialistes, comme l’APSES ou l’APHG, en faisant l’impasse dans l’immédiat sur certaines parties des programmes.

La commission lycée que vous créez doit notamment permettre une réflexion sur ces programmes et sur les attentes spécifiques de la voie technologique auxquelles ne répondent ni le Grand oral ni les épreuves actuelles de l’EAF, mais aussi un bilan sincère et documenté de Parcoursup qui cadenasse tout le cycle terminal sans mieux faire réussir les bachelier·es dans le supérieur. Il faudra plus de 8 semaines pour entreprendre ce travail sauf à comprendre que les conclusions seraient déjà écrites.

Le collège n’a nul besoin de discriminer les élèves dans des groupes de niveaux. D’une part, cette différenciation brutale a montré son inefficacité, une littérature fournie et de nombreuses études, internationales notamment, le confirment scientifiquement. D’autre part, l’affirmation du toutes et tous capables inscrites dans la loi d’orientation de 2013 rappelle l’exigence républicaine de faire réussir tous les élèves. Pour le SNES-FSU, l’obligation de moyens doit l’emporter sur l’obligation de résultats car réformer et piloter le collège dans la perspective des classements internationaux ne fera pas mieux réussir les élèves dans leur ensemble. Les jeunes doivent grandir et apprendre ensemble dans un collège structuré par disciplines avec des programmes accessibles aux élèves et pensés ensemble pour faire culture commune autour de savoirs et savoir-faire démocratisants. Le SNES-FSU s’opposera fermement à toute orientation d’un collège modulaire qui enfermerait des élèves dans des entraînements stériles aux « savoirs fondamentaux » en les privant d’enseignements dont profiteraient pleinement d’autres élèves. Dans un tel schéma, en outre, le destin des élèves en inclusion serait prévisible.

Monsieur le Ministre, pour que les élèves apprennent, réussissent et s’émancipent, le temps de l’école est nécessairement un temps long. Les personnels sont épuisés et lassés de l’avalanche d’annonces et d’injonctions, les unes chassant les autres, dégradant souvent leurs conditions de travail et ne leur apportant ni la reconnaissance ni la rémunération attendues. Le SNES-FSU défend avec des plans pluriannuels de recrutement, de revalorisation et de programmation d’emplois, une politique éducative ambitieuse pour le service public, le seul qui scolarise gratuitement tous les élèves quels qu’ils soient et où qu’ils soient.

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