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Dans le cadre des Rendez-Vous de l’Histoire de Blois, le Snes accueillait du jeudi 9 octobre au samedi 11 octobre, une cinquantaine de collègues venu-e-s de toute les académies mais aussi de l’étranger pour un intense stage syndical.

Le stage syndical s’est décliné en 2 temps forts.

– Le jeudi après-midi, en présence de Valérie Sipahimalani, nos échanges ont porté sur l’actualité syndicale et tout particulièrement sur les travaux actuels et à venir du Conseil Supérieur des Programmes. Ce fut l’occasion de discuter du nouveau socle commun de compétences et de culture, déjà soumis à l’appréciation des collègues dans certaines académies.

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Puis, le groupe histoire-géographie du Snes a livré quelques uns des résultats de l’enquête en ligne réalisée auprès des syndiqués et non syndiqués sur les programmes de collège. Si les collègues restent attachés au continuum chronologique, à l’épreuve du DNB, à la restitution de connaissances, ils apprécient visiblement certaines évolutions des programmes de 2008 comme l’introduction de l’étude des civilisations extra-européennes, et les rencontres possibles entre histoire, géographie, éducation civique ou même d’autres disciplines autour d’une même objet d’étude. La lourdeur des programmes que peu finissent nécessite sans doute plus de souplesse, de choix possibles. L’épreuve de DNB doit être repensée ainsi que la part consacrée à l’histoire sociale.

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Pour les lycées nous avons pris un temps de discussion pour évoquer la question des programmes de Terminale S qui préoccupe bon nombre de collègues.

– La réflexion du samedi matin s’est portée sur l’enseignement moral et civique. celui ci pose un certain nombre de questions lourdes d’enjeux pour les professeurs d’histoire géographie. Qui va enseigner ce programme ? Quelles répercussions devons nous attendre sur les heures d’enseignement disciplinaires ? Il a été également question des contenus dans leur articulation nouvelle en cycles et de problèmes qu’ils pouvaient poser en termes d’enseignement et d’évaluation.

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Le stage syndical est aussi l’occasion de faire dialoguer histoire savante et histoire scolaire et le dialogue fut cette année très nourri entre les collègues du Snes, le public et les 4 historiens invités pour notre table ronde intitulée Ecritures, usages et résonances de l’histoire des rebelles.
Autour de ce thème nous avons d’abord entendu F. Jarrige, fin connaisseur des travaux de E.P. Thompson et E.J. Hobsbawn. Dans la très belle salle Kléber-Loustau du Conseil Général, il a rappelé l’importance des travaux de ce dernier dans une écriture par le bas qui s’intéresse aux marges, certes, mais qui s’attache à détecter des formes de rationalité et d’organisation précoces chez les rebelles ou les bandits sociaux.

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Dominique Godineau nous a montré comme l’écriture de l’histoire, dans ses variations soumises à un contexte politique particulier, a transformé la place occupée par les tricoteuses dans la sphère savante et scolaire. Incarnations d’un engagement politique des femmes quand elles assistaient aux séances de l’Assemblée, elles sont peu à peu disqualifiées par des figures de rebelles plus consensuelles et lisses comme Olympe de Gouges. A la croisée de la rébellion et des questions de genre, les tricoteuses peinent aujourd’hui à trouver une certaine visibilité dans l’étude de la période révolutionnaire.

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Au coeur de l’intervention de Jean-Numa Ducange, notre 3ème intervenant, les sociaux-démocrates allemands de la fin du XIX siècle. Ils convoquèrent, en effet, différentes figures de la rébellion, ou plutôt de la Révolution Française (l’occasion de réfléchir à une définition du rebelle) en cette fin de siècle parcouru d’épisodes révolutionnaires, pour se légitimer et se situer dans le paysage politique. Robespierre, Marat ou encore Babeuf furent tour à tour invités ou disqualifiés pour illustrer le grand récit de leur propre histoire alors en cours d’élaboration.

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Enfin Alain Croix, clôtura le tour de table dans une mise en regard entre passé et actualité. Nous rappelant l’une de nos précédentes tables rondes consacrée aux « paysans qui sèment la révolte » et emboîtant ainsi le pas à notre invité de 2012 Jean Nicolas, Alain Croix est revenu sur la résurgence des bonnets rouges, paysans contestataires du XVIIIème siècle mobilisés contre les taxes seigneuriales et le papier timbré, qui firent éruption dans l’actualité récente à la faveur du projet gouvernemental d’instauration d’une écotaxe. Un assemblage hétéroclite de rebelles, balayant large dans l’échiquier politique et syndical, fit alors un usage quelque peu abusif de cette figure insoumise du bonnet rouge.

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Nous espérons être présents l’an prochain pour de nouveaux Rendez Vous de l’Histoire. En 2015, le thème du festival sera « Les empires ».

Merci à Fanny Layani pour les photos.

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