Le lycée modulaire

La nouvelle architecture du lycée fait des mathématiques un enseignement de spécialité dès la classe de première, disparaissant ainsi du tronc commun de la voie générale ( pour la voie technologique, il y a des mathématiques en complément du tronc commun, en fonction des séries). L’enseignement est mathématiques apparaît donc de plus en plus réservé au lycée à quelques uns, et cette disparition enferme potentiellement les élèves à profil non scientifique dans des parcours de plus en plus étroits dans le cadre de leurs poursuites d’études.

Mais un élève doit choisir 3 enseignements de spécialité en première (parmi 11), pour n’en conserver que 2 en terminale. Le même contenu en première pour tous ? On peut donc mettre à la poubelle, par exemple, les documents ressources proposant diverses approches de la notion de dérivée selon les anciennes séries et les intérêts des élèves !
Il y a cependant deux enseignements facultatifs (3h) proposés en Terminale : Mathématiques expertes et Mathématiques complémentaires.
On pourrait ainsi voir un élève choisir comme spécialités SVT et Physique-Chimie en terminale, sans faire de mathématiques : rien de pire pour que les maths ne soient vues que comme un outil ! Sans parler de la probable difficulté qu’auront les élèves ayant suivi un tel parcours à mener des études universitaires scientifiques, puisque la modélisation dans ces disciplines a recourt aux mathématiques. La disparition des séries au profit d’un lycée modulaire risque donc fort de ne pas favoriser la lisibilité de l’interaction des mathématiques avec les disciplines scientifiques. La rédaction des nouveaux programmes, prévus pour l’automne, risque de s’avérer complexe !

La question de l’informatique

D’autant qu’une nouvelle discipline apparaît : Numérique et sciences informatiques (voir ici). On ne sait actuellement rien de son contenu, ni donc des enseignants qui s’en chargeront. La place prise ces dernières années par l’algorithmique risque donc de devoir être revue, à moins que la modularité n’implique un plus grand hermétisme entre les disciplines (ce qui serait quand même un virage à 180°) !

Les horaires

Si un élève se destinant à des études de mathématiques pourra bénéficier en Terminale de 9h (6h de spécialité+3h de mathématiques expertes en enseignement facultatif, soit une de plus qu’actuellement), il n’aura eu que 4h en première (comme actuellement), ce qui était notoirement insuffisant, et alors que la mission Maths préconise de 7 à 8h, considérant qu’il faut un temps suffisamment long pour « un cours présentant
les grands domaines des mathématiques (algèbre, analyse, géométrie, traitement des données, probabilités et statistiques) ».

Une chose est certaine, le manque d’enseignants de mathématiques va certainement être endigué car il y a peu de chance que les élèves ne se destinant pas à des études scientifiques se ruent tous sur la spécialité pour pouvoir continuer d’apprendre des maths dans le cycle terminal ! Cela permettra-t-il pour autant de mettre fin à la crise du recrutement dans notre discipline ? On peut en douter…

Pour aller plus loin

Communiqué du Snes-Fsu : Baccalauréat et nouveau lyéee : complexes, désarticulés et inégalitaires

Article du secteur Lycée : Réforme du lycée, du bac et du post-bac : s’informer et agir

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