Une mise en cause des missions et du cadre d’intervention des PsyEN.

Ainsi, sous couvert de développer un travail en équipe pluri-professionnelle, le texte transforme le cadre d’intervention des PsyEN et ajoute à leurs missions statutaires, des actions relevant de la santé :

Élaboration, mise en œuvre et évaluation de programmes d’éducation à la santé, participation à la politique de prévention sanitaire du niveau national au niveau local, coordination des actions conduites dans le cadre de la protection et de la promotion de la santé maternelle et infantile; réalisation des examens médicaux et des bilans de santé définis dans le cadre de la politique de la santé en faveur des enfants et des adolescents ainsi que ceux nécessaires à la définition des conditions de scolarisation des élèves ayant des besoins particuliers ; détection précoce des problèmes de santé physique ou psychique ou des carences de soins pouvant entraver la scolarité…

Des bilans encore des bilans !

L’article L 541-1 détaille les visites obligatoires à 3ans, 6 ans et 12 ans. Il précise l’importance de la visite de 3 ans afin de « détecter les troubles de santé, qu’ils soient sensoriels, psychoaffectifs, staturo-pondéraux ou neuro-développementaux ». Il stipule également que « lorsque le service départemental de protection maternelle et infantile n’est pas en mesure de la réaliser, la visite est effectuée par les professionnels de santé de l’éducation nationale ».

Le lobby parlementaire qui cherche depuis 3 ans à créer un service de santé scolaire est malheureusement parvenu à ses fins, malgré nos interventions auprès des élus·e·s. Il faut craindre une augmentation des demandes de bilans et d’interventions afin d’assurer ce que les services départementaux de santé ne pourraient pas réaliser. Avec le déficit de moyens, chronique chez les PsyEN, les risques sont grands d’une limitation de nos missions au seul diagnostic.

Des convergences inquiétantes

L’adoption de ces modifications, sans aucune concertation avec la FSU, fait suite à la fois à l’arrêté du 10 mars 2021 sur le parcours de bilans et interventions précoces (https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043328970) et aux mesures décidées par le président de la République sur la mise en place d’un dispositif de soutien psychologique d’urgence pour les enfants de 3 à 17 ans en souffrance psychique (https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/actualites-du-ministere/article/le-dispositif-psyenfantado).

Ces dispositions ont en commun de vouloir encadrer les conditions d’exercice et les pratiques des psychologues en les soumettant à des conventions particulières définies par la HAS ou l’assurance maladie, qui remettent en cause la légitimité du titre unique de psychologue, la liberté de choix méthodologique et théorique conforme au code de déontologie et la formation. Elles placent explicitement la possibilité d’accès aux soins psychologiques et l’évaluation de leur efficacité sous le contrôle des médecins.

La FSU intervient auprès du MENJS pour demander des explications sur la sortie de ce texte, exiger le respect des missions et des recrutements conséquents pour déployer l’ensemble de nos missions et l’application des engagements pris sur l’alignement des indemnités des PsyEN EDO sur celui des PsyEN EDA et la revalorisation des indemnités des DCIO.

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