Où sont les outils ?

La prérentrée des personnels a été marquée par les demandes de personnels de direction relatives à l’enseignement « hybride », souvent sous la pression des Dane. Or, du côté du ministère, rien n’était en ordre de marche : Le site « Apps Education » n’a pas été mis à jour (il faisait toujours référence à l’état d’urgence sanitaire le 10 septembre) et rien ne dit que les six applications en format libre bénéficient toujours d’un contrat du ministère. Quant à la classe virtuelle du Cned, il a fallu un emballement des cas déclarés de Covid19 pour que le ministère annonce sa réouverture huit jours après la rentrée ! Les formations proposées pour intégrer le numérique dans les pratiques pédagogiques sont clairement orientées dans le sens d’une volonté de normalisation d’un enseignement « hybride ». Pourtant, aucune mesure concrète n’a été prise pour permettre aux personnels de s’équiper, et même dans les établissements l’équipement à disposition reste très inégal. Quant à la protection des données, le ministère n’a entrepris aucune action pour y sensibiliser les personnels ni pour permettre à chacun de s’approprier et respecter le RGPD. Ne parlons même pas de l’intérêt réel de « l’hybride » pour les apprentissages : tout comme pour l’enseignement à distance au printemps dernier, cette conception du métier n’est pas débattue.

Quels États généraux du numérique ?

La consultation organisée en ligne par le ministère touche à sa fin : il est vrai que, épuisés par l’état d’urgence sanitaire, puis un été caniculaire, les personnels n’avaient en tête que l’envie de répondre à des questions largement orientées et de rédiger des contributions qui connaîtront sans doute le même sort que celles du Grand Débat ! On ne peut donc que s’inquiéter de ce qui ressortira des deux journées nationales à Poitiers les 4 et 5 novembre, d’autant que le ministre persiste à nier la difficulté de la période présente.
Par contre, les 80% de collègues qui doivent utiliser Pronote au quotidien ont eu le plaisir de découvrir que ce dernier leur demandait d’identifier, sous prétexte de sécurité accrue, chacune des machines auxquelles ils se connectaient. Ce pistage a parfois été désactivé par les administrateurs, mais aucun chef d’établissement n’a averti les personnels de cette modification, alors que le RGPD l’impose. Cette « anecdote » en dit long sur l’invasion de notre sphère professionnelle par des EdTech plus soucieuses de leur bénéfices que du respect des libertés individuelles et de nos besoins professionnels.
Par ailleurs, on a appris début septembre que le ministère avant deposé un appel d’offre fin juillet destiné uniquement à des solutions Microsoft, pour un montant global de plus de 9 M€, au détriment d’éventuelles solutions basées sur le logiciel libre.

Enseignement de l’informatique

Il est trop tôt pour tirer des conclusions relatives au nouveau Capes « Informatique ». Mais on sait que, en seconde, le nouvel enseignement SNT a souvent fait les frais du confinement : les séquences prévues par les collègues avaient été travaillées pour du présentiel, pas du distanciel. En ce qui concerne NSI, les données concernant la poursuite de l’option en Terminale ne nous sont pas encore toutes parvenues. Mais on sait qu’une partie non négligeable des élèves de Première ont rencontré de réelles difficultés avec cette discipline qu’ils ne pensaient pas être aussi exigeante en travail.
Par ailleurs aucun aménagement de programme ne concerne Scratch aux cycles 3 et 4.

Surprise : Pix pour tous !

Le plus souvent passée sous silence, la certification Pix des compétences numériques, obligatoire en fin de cycle 4 et de cycle terminal devrait, malgré toutes les incertitudes pesant sur cette année, entrer en vigueur. Aucune formation n’a été organisée, mais le ministère a indiqué, par l’intermédiaire du site Pix, des périodes durant lesquelles les élèves devront les passer. Ce qui, quand on connaît la manière dont Pix a été conçu, est une aberration. Il ne devrait pas s’agir d’un examen de plus, mais d’un outil permettant de valider au fur et à mesure des savoirs et savoir-faire, sur un temps long, au gré de connexions au site et de passation de tests et d’exercices, et ce tout au long de la vie. Se met donc en place une aberration de plus de la part d’un Ministère obsédé par l’évaluation et le contrôle, des personnels comme des élèves.

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