Fatiha Boudjahlat, secrétaire nationale du Mouvement Républicain et Citoyen, a publié le 25 octobre 2016 dans le Huffington Post, un article polémique à l’égard du traitement des violences scolaires par le ministère de l’éducation nationale. Le SNES-FSU, syndicat majoritaire dans le second degré souhaite y répondre.

Mme Boudjahlat se trompe de combat, les CPE combattent au quotidien les violences scolaires!

S’il est légitime de s’interroger sur les causes de l’anomie scolaire, dont la source est à rechercher dans le délitement de la société, du vivre ensemble et des problématiques sociales engendrées par des décennies de politique d’abandon des services publics et de creusement des inégalités, il l’est beaucoup moins de stigmatiser une catégorie de personnels quotidiennement en première ligne.

Mme Boudjahlat, recherchant certainement à faire le buzz, pointe en effet la responsabilité de plusieurs catégories de personnels mais les CPE sont pour elles les premiers vecteurs d’une politique d’abandon, pire, de culpabilisation des victimes.

C’est méconnaître le travail quotidien des milliers de CPE dans les établissements. Un travail rendu compliqué par l’absence de moyens humains et de stabilité des équipes, en particulier dans les établissements difficiles.

Non, les CPE ne tolèrent pas les violences quotidiennes comme l’affirme Mme Boudjahlat. Ils mettent tout en oeuvre pour les contrer, d’abord par un travail de prévention de toute forme de violence physique ou verbale, sur les réseaux sociaux comme dans la cour de récréation. Ensuite par la politique de punitions, de sanctions et de réparation mise en place dans chaque établissement qui repose, n’en déplaise à Mme Boudjahlat, sur le principe juridique du contradictoire (écoute des deux parties et présentation de faits objectifs). Même si, in fine, les sanctions sont de la responsabilité du chef d’établissement. Personne n’ignore que les établissements scolaires forment des citoyens dans le cadre d’une société démocratique basée sur le droit, qui proscrit la condamnation sur simple présomption ou dénonciation. Préconiserait-elle un autre type de société s’embarrassant peu de détails pour condamner un individu ?

Enfin nous rappelons avec force que le modèle du Surveillant Général qu’elle semble regretter appartient au passé. Aujourd’hui les Conseillers Principaux d’Éducation font le pari de « l’éducabilité de chaque élève », ils font le pari de l’intelligence éducative et c’est bien pour cela qu’ils travaillent, contrairement à ces allégations, en bonne intelligence avec les professeurs, et des partenaires multiples pour rendre possible l’acte d’instruire.

Loin d’une « ubérisation » de l’acte d’enseigner ou de l’acte éducatif, qui se nourrissent l’un de l’autre et ne s’opposent pas, les CPE ne sont pas laxistes envers « les bourreaux » ni durs avec « les victimes ». Ils agissent dans le cadre de leurs missions pour que le droit, édicté dans le règlement intérieur de l’établissement, soit respecté, que les conditions de vie scolaire permettent à chacun l’accès à la réussite et à l’épanouissement personnel. Le SNES-FSU sera toujours aux côtés des personnels pour affirmer l’identité professionnelle d’une catégorie que beaucoup d’autres systèmes éducatifs nous envient.

Pour le secteur CPE du SNES-FSU, Olivier Raluy, Secrétaire de catégorie CPE.

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