La situation sanitaire se dégrade, au point que le couvre-feu « ne suffit pas à faire reculer le virus » selon les mots du ministre de la santé jeudi 28 janvier. D’autres mesures sont annoncées pour les prochains jours, entre reconfinement « hybride », « resserré » (en attendant un nouveau synonyme dans le week-end), vacances « prolongées »….

Encore une fois, les personnels de l’Education nationale revivent les mêmes pénibles moments qu’à chaque période qui précède une décision gouvernementale : ballons d’essai, rumeurs, attente interminable pour finir par être mis devant le fait accompli en même temps que l’opinion publique.

Le sentiment d’avoir perdu du temps est grand : aujourd’hui, le gouvernement semble au pied du mur, avec des décisions difficiles à venir. Or, depuis des mois, le Snes-FSU alerte pour que tout soit fait afin d’éviter d’être dans cette situation. Quel gâchis !

Le Snes-FSU rappelle depuis des mois des principes incontournables de bonne gestion de la crise sanitaire

  • protection et prévention des personnels et des élèves afin d’éviter la fermeture des collèges, lycées et CIO : aération des salles, limitation du brassage des élèves en diminuant les effectifs, politiques efficace et réactive de test et d’isolement, solutions pour la demi-pension (pointées par le Snes-FSU dès le 24 août !)
  • anticipation de plusieurs hypothèses en concertation avec les représentants des personnels
  • information des personnels avant les médias
Voir notre dossier Covid 19 avec toutes nos interventions depuis le début de la crise
Voir aussi le dossier du collectif « Du côté de la science » qui propose des ressources pour les établissements scolaires

Réunion sanitaire avec le ministère

Une réunion sanitaire avec le ministère s’est tenue le 29 janvier en fin de journée, après quelques rebondissements (prévue, puis annulée en début de matinée, puis finalement reprogrammée).

Dans le contexte actuel, le Snes-FSU a rappelé ses exigences.

Vacances, des éclaircissements indispensables

De nombreuses hypothèses circulent. Le vocabulaire doit être employé avec précaution, dans le cas de 2 semaines de vacances et une semaine d’enseignement à distance, la 3eme semaine, n’est pas une semaine de vacances !

Quelle que soit l’hypothèse envisagée : dézonage, 3 semaines pleines, 2 semaines + 1, il doit y avoir une discussion avec les représentants des personnels. Ces décisions ouvrent de nombreuses questions : quelle articulation avec le reste de l’année scolaire ? quelles modalités de garde pour les enfants des professions dites « essentielles » (à l’instar de l’accueil des enfants de soignants au printemps dernier) ? Quelles modalités de prolongement des vacances ou de fonctionnement de l’école à distance ? Quelles implications pour les parents, notamment ceux des zones B et C dont les vacances doivent, en théorie, commencer plus tard ?

Si une telle décision devait être prise, le Snes-FSU, comme toutes les autres organisations syndicales, a rappelé qu’il n’était pas non plus envisageable qu’elle soit annoncée au dernier moment. Toute la communauté éducative doit avoir le temps de se préparer afin de s’organiser. La mise sous tension permanente des personnels par cette forme d’improvisation permanente entraîne un épuisement d’une grande partie de la profession.

Cette hypothèse d’une redéfinition des vacances, qui peut permettre d’éviter la fermeture sèche et longue des collèges, lycées et CIO, aurait du être travaillée en amont.

Aucune réponse n’a été apportée par le ministère. Rien ne garantit qu’un échange pourra se tenir avant les décisions et la communication présidentielle. Aucun calendrier n’a été donné. Le ministère se dit complètement lié et dépendant des décisions interministérielles.
Des discussions pourraient avoir lieu sur l’organisation de la fin de l’année scolaire une fois les décisions sur les vacances prises (s’il y a des décisions)

A quand une information claire et transparente ?

Depuis quelques semaines, le ministère reconnaît que les chiffres publiés chaque vendredi sont des éléments déclaratifs. Les écarts avec les chiffres de Santé publique France sont édifiants. Mais à l’heure actuelle, aucun autre indicateur ne peut être fourni. Le Snes-FSU a demandé un bilan du million de tests annoncés pour le mois de janvier. Il a aussi demandé qu’un tableau de bord revu, enrichi et fiable soit mis à disposition de toutes et tous chaque semaine : nombre de cas positifs, nombre de cas de variant, nombre de classes/établissements fermés, nombre de tests etc…par académie, en mode open data comme le fait le ministère de la santé avec les chiffres de la vaccination.

Le ministère a précisé qu’on était toujours sur un potentiel de 300000 tests par semaine. Aucun bilan mensuel n’a été fait. Les difficultés déjà signalées (peu de volontaires, notamment chez les élèves, pour des tests nasopharyngés) ont été confirmées : dans le cas de tests aléatoires, seuls 10 à 15% des élèves se portent volontaires. L’accélération de l’homologation des tests salivaires (une demande du Snes-FSU depuis quelques semaines), sur la base des recommandations de l’HAS est en cours.

Au-delà des enjeux de transparence, une politique plus réactive de tests, de traçage et d’isolement est indispensable pour se donner les moyens de freiner la circulation du virus. Depuis plusieurs semaines, le Snes-FSU demande que les recommandations du président du conseil scientifique (isolement dès un cas de variant anglais) soient appliquées dans l’Education nationale.

Le ministère reconnaît travailler à un renforcement de la politique traçage et d’isolement dans la situation d’un cas de variant anglais (dès le premier cas). La fermeture plus systématique d’une classe dès le premier cas de variant anglais est à l’étude. Une instruction nationale a été envoyée aux établissements sur les modalités de traçage et d’isolement. La FSU a demandé à en avoir connaissance car les derniers jours ont montré des gestions très différentes d’un établissement à un autre (certainement le fameux « au cas par cas »).

Droits des personnels

Dans le contexte d’une dégradation rapide de la situation sanitaire, la FSU a demandé que les mesures de protection des personnels vivant avec des proches vulnérables soient rapidement renforcées (travail à distance ou ASA).

Aucune réponse n’a été donnée.

Collèges et lycées : des réponses à apporter

Le Snes-FSU a rappelé la situation tendue en collège où aucun protocole « renforcé » ne s’applique réellement. Depuis des mois, le Snes-FSU alerte également sur la situation des vies scolaires et des AESH, avec des personnels particulièrement exposés au virus. Des mesures de protections réellement renforcées doivent être prises rapidement.

En lycée, sous la pression du calendrier du bac et d’un discours ministériel parfois implicitement culpabilisant, des classes de terminales sont revenues à 100% présentiel début janvier, avec parfois une augmentation du nombre de cas positifs. Le Snes-FSU a rappelé son exigence d’un cadrage national de la mise en place des demi-groupes.

Lors des précédentes réunions, le Snes-FSU était également intervenu sur les moyens en remplacement et les recrutements d’AED qui ont souvent été faits jusqu’en février, sans plus de perspectives pour la suite de l’année.

Aucune réponse n’a été apportée.

Les récents changements réglementaires

Les récentes modifications liées à des avis du Haut conseil à la santé publique se traduisent de manière inégale dans l’Education nationale. La distanciation de 2 mètres lorsque le port du masque n’est pas possible ne s’applique pas à la restauration scolaire où on en reste au protocole tel qu’il existe : privilégier le non brassage des classes.

En ce qui concerne les masques, en particulier les masques en tissu dont l’efficacité face au variant anglais est très relative, le ministère admet une période de tolérance pour les masques faits maison portés par les élèves, sans préciser la durée de cette période, avant que ces masques ne soient plus acceptés.

Il a été rappelé qu’un stock important de masques aux normes était disponible pour les établissements afin d’équiper les personnels.

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