Rémunérations : une feuille de route hors sujet

La feuille de route du ministre est connue. Sur la revalorisation salariale, il annonce une augmentation des rémunérations sans conditions et une autre partie, sous conditions, dans le cadre d’un pacte visant à redéfinir nos métiers en mettant dans la balance des missions supplémentaires. C’est donc le retour du fameux et fumeux «travaillez plus pour gagner plus». Pap Ndiaye annonce l’objectif d’un début de carrière à 2000 euros nets en 2023.

Des débutants gagneraient-ils donc plus en 2023 que leurs collègues après 14 ans de carrière? Suite aux interpellations du SNES-FSU, le ministre a assuré que les milieux de carrière seraient aussi concernés, oubliant les fins de carrières et sans rien renier des conditions posées à l’augmentation de nos salaires.

Dans une interview au Parisien en juin, le ministre a évoqué le remplacement des absences. Interrogé lors du CTM, il a assuré qu’il ne s’agissait pas de rattraper les congés maladies, mais plutôt des absences comme celles liées aux formations: ainsi,un professeur de français prendrait les heures de son collègue absent pour multiplier les heures de français avec sa classe, quant à son collègue, à son retour, il prendrait les créneaux du professeur de français pour rattraper ses heures. Une déclaration en forme de provocation, au mépris des réalités de nos emplois du temps et de nos statuts. Mais ces propositions confirment une réelle déconnexion avec la réalité du terrain quand les professeurs travaillent déjà plus de 40 heures par semaine. Elle fait aussi, encore une fois, jouer tous les ressorts du prof bashing. En oubliant au passage que les absences pour formation, sorties scolaires, jury d’examen sont du travail ! Ces propositions provocatrices ne font que réactiver le vieux serpent de mer des remplacements en interne qui est en fait synonyme d’annualisation, une ligne rouge pour le SNES-FSU : nos statuts, protecteurs, doivent être confortés et améliorés, et non pas dynamités

La question des salaires à l’ordre du jour

Le travail sans relâche, d’information et de mobilisation, fait bouger les lignes et permet, une étape après l’autre, d’aller vers des victoires. Ainsi, depuis des mois, le SNES-FSU met en garde sur la gravité de la crise de recrutement, faisant le lien avec la faiblesse des salaires.

La FSU alerte sur l’envolée des prix qui pèse lourdement sur le pouvoir d’achat des actifs et des retraités. Grâce notamment à ce travail militant, la question des salaires et de pensions n’a jamais été aussi présente dans le débat politique et les lignes commencent à bouger. Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques peut bien user de tous les artifices grotesques de communication, son annonce de dégel de la valeur du point d’indice ne trompe personne et apparaît pour ce qu’elle est : insuffisante.

Le SNES-FSU exige un rattrapage des pertes de ces dernières années et une revalorisation sans contreparties.

L’école du futur ?

Le ministre dévoile aussi ses cartes sur la «grande concertation»: des débats locaux pour faire émerger des projets faisant l’objet de moyens supplémentaires dans une forme de contractualisation aux effets délétères. Cela revient à mettre en concurrence les personnels et les établissements et cela relève presque de la provocation quand on sait le nombre de projets refusés à l’intérieur des établissements faute de moyens !

Lors d’une audience avec le ministre de l’Education nationale en juin, le SNES-FSU a pointé les dangers des projets dits d’Ecole du futur mais aussi l’urgence d’une augmentation des salaires sans contreparties. Sur la question salariale, Pap Ndiaye a renvoyé au calendrier annoncé des concertations (rentrée 2022), sans pouvoir donner plus d’informations pour l’instant, des arbitrages étant en cours à Bercy. Le SNES-FSU est également revenu sur la nécessaire remise à plat des réformes du bac/lycée, attirant aussi l’attention du ministre sur la situation en collège, mais aussi dans l’Éducation prioritaire ou dans les Drom.
Le ministre a annoncé une concertation sur l’Education prioritaire. En CTM (comité technique ministériel) et dans cette audience, le SNES-FSU a rappelé que la politique du dernier quinquennat a délibérément brouillé les contours de l’Education prioritaire. Un impératif : une carte élargie, intégrant les lycées, sur la base des besoins et non des moyens, avec des indicateurs transparents. Pour le collège, Pap Ndiaye s’est dit d’accord pour examiner la situation, le SNES-FSU a rappelé qu’on ne sortirait pas des difficultés actuelles avec les projets Macron pour le collège qui comportent de nombreux dangers. Enfin, le SNES-FSU a aussi rappelé l’urgence d’ouvrir le dossier de la transition écologique : le ministre a fini par accepter d’ouvrir ce chantier à la rentrée.

Une rentrée pour gagner !

La rentrée 2022 sera déterminante pour l’avenir de notre métier et de notre service public. Le SNES-FSU en fera un grand moment de mobilisation.
– À travers les réunions de prérentrée, en s’appuyant sur ses sections d’établissement, la lumière sera faite sur les conditions de rentrée, notamment l’état des postes non pourvus pour illustrer l’étendue de la crise du recrutement et l’urgence de la revalorisation sans contrepartie.
– Il proposera une lettre à diffuser aux parents d’élèves pour les associer à notre combat pour le service public d’Éducation.
– Une grande campagne sera aussi lancée pour décrypter les projets d’E. Macron (pacte, concertation, réforme de la voie professionnelle avec le SNUEP-FSU, etc.) en articulation avec les mesures déjà combattues cette année (PLE, autoévaluation des établissements).
– Un préavis de grève sera déposé et l’ensemble de ces actions pourra trouver sa traduction dans une mobilisation forte en septembre, y compris par la grève.

Place à une rentrée combative afin de gagner pour nos salaires, nos métiers, nos statuts et l’avenir du service public d’Éducation!

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