A la rentrée prochaine, le ministère élargit les Contrats locaux d’accompagnement (CLA), présentés comme la « nouvelle éducation prioritaire », à 12 autres académies. La menace de la disparition du label REP demeure en suspens. Dans les faits, les établissements publics qui signent ces contrats pour obtenir quelques moyens supplémentaires ont souvent été précédemment déclassés par économie ou possèdent des critères proches de ceux des REP.

Depuis deux ans le réseau d’établissements privés catholiques sous contrat lorgne sur les financements de l’éducation prioritaire. Depuis la rentrée 2021, le ministère a contracté des CLA avec 6 d’entre eux. A la rentrée 2022, il y en aura 20! Dans 7 académies nouvellement concernées ( Grenoble, Lyon, Montpellier, Orléans-Tours, Reims, Strasbourg et Versailles), le comité académique de l’enseignement catholique fournira au recteur une liste de 4 à 6 établissements dont deux seront sélectionnés.

Détournement de fonds !

Le secrétaire général du réseau privé catholique, P Delorme, a déclaré: « Nous nous félicitons de l’évolution de l’éducation prioritaire qui prend en compte dorénavant des contextes locaux d’établissements et pas seulement ceux des territoires fragilisés ». Quand bien même les établissements privés sélectionnés présenteraient une mixité sociale plus marquée que d’autres, la proportion d’élèves issus de milieu défavorisé y demeure plus faible que dans les écoles collège publics labellisés.

L’enseignement privé favorise l’entresoi et donc la ségrégation scolaire par évitement de la carte scolaire : de ce fait il met à mal la mixité sociale dans le service public d’éducation. La concurrence qu’il impose est d’autant plus déloyale qu’il a le choix de scolariser ou non chaque élève. Pour le SNES-FSU aucun fond public ne doit financer le privé. Cela rend d’autant plus inacceptable que des moyens destinés à ce qui devrait être une éducation prioritaire plus ambitieuse soient dévoyés en faveur du privé.

Refuser la contractualisation

Par ailleurs, le principe même de la contractualisation est problématique, faisant entrer le service public dans une logique d’obligation de résultats pour pérenniser les moyens. Rappelons qu’un chef d’établissement privé signe un CLA sans concerter ses personnels, puisqu’ils ne sont pas représentés en conseil d’administration. Dans les collèges publics, il faut se saisir du conseil d’administration pour refuser le CLA.


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