En effet, le Professeur Référent d’élèves (PRE) pourra coexister avec le professeur principal ou les 2 professeurs principaux, voire les remplacer selon les choix des établissements. La volonté de création de cette fonction à géométrie variable pour des groupes d’élèves au périmètre flou, ne peut que dégrader encore davantage le travail de partenariat nécessaire entre les différents personnels chargés de l’accompagnement et de l’aide à l’orientation des élèves.

En définitive, qui va s’occuper d’aider les élèves à élaborer leur projet d’orientation ?

En fait, nous assistons à une fuite en avant ayant pour but de rattraper des conséquences de la réforme du lycée, qui a déjà bien mis à mal le collectif classe et continue à déstructurer la notion d’équipe pédagogique. Ceci ne peut conduire qu’à un isolement encore plus grand des enseignants et à une aggravation des conditions de travail de tous les personnels, notamment les PsyEN EDO.

La multiplication des interlocuteurs chargés de cet accompagnement risque de conduire à des tensions, voire  à  des  conflits dans les équipes,  avec les parents lorsque des avis ou des conseils différents pourront être donnés aux élèves, d’autant plus qu’aucun temps de concertation entre les personnels n’est prévu.

La disparition quasi complète du rôle des PsyEN dans l’élaboration des projets

Le rôle des PsyEN est limité au « lien » que ces différents professeurs voudront bien nouer avec lui ou avec elle. Cette question du lien interroge. Peut-on accepter que cela se résume à un simple message électronique? Sans réelle approche complémentaire des situations d’élèves comment considérer que l’accompagnement de l’orientation pourra être amélioré ?

Comment le PsyEN pourra-t-elle·il travailler avec le ou les PP, les 2 ou 3 professeurs référents de groupes d’élèves qui, de plus, n’appartiendront pas forcément à la même classe, voire seront répartis sur un cycle, comme l’article R 421- 49 le permet ? Y aura-t-il des concertations avec l’ensemble des personnels ? Si, oui, sur quels temps seront-elles assurées et avec quelle cohérence?

Ce texte appelle de nouveau les critiques que nous avions formulées sur le texte précédent, en étendant considérablement les fonctions des enseignants notamment auprès des élèves à Besoins Éducatifs Particuliers, sans mention des autres personnels de l’équipe pluriprofessionnelle et en réaffirmant la volonté de mise en place de ce nouveau PRE, brouillant davantage le rôle de chacun.

Nous l’avons bien compris ! Pour ce Ministère, ce sont bien les professeurs qui doivent être en première ligne pour l’élaboration et la réalisation des projets des élèves et non les personnels dont c’est le cœur de métier.

Le MENJS ?… mais pas seulement !

Nous restons pantois en lisant la prose de certaines organisations qui glorifient la décision ministérielle, tout en considérant qu’elle ne va pas assez loin ! Ces mêmes organisations qui se posaient comme défendant le conseil en orientation qu’aurait  menacée une prétendue dérive psychologique !

Abasourdis, nous le sommes, en découvrant la disparition totale du rôle des PsyEN dans l’aide aux élèves pour qu’ils se projettent dans l’avenir, leurs études et leur orientation au seul bénéfice de « l’accompagnement de leur détresse psychologique » !

Curieux pour une organisation qui a voté contre la création d’un corps de psychologues de l’EN !

Le SNES-FSU reste cohérent dans sa conception du métier et ses revendications.

La réforme du lycée détruit la dynamique des classes et les liens indispensables entre pairs à cet âge. Elle multiplie les interlocuteurs sans donner les moyens nécessaires à un réel travail d’équipe et rend encore plus opaques les perspectives de formation et la complexité des facteurs influant sur la projection dans l’avenir. De fait, elle renforce les inégalités sociales.

Le rôle du PsyEN est justement de permettre que se nouent pour tous les élèves, rapports aux savoirs, développement psychologique et projection dans l’avenir.

Particulièrement en cette période difficile pour tous, ce dont les élèves ont besoin c’est d’un accompagnement par des psychologues, capables d’entendre en toute confidentialité leurs demandes et leurs plaintes, de les aider à retrouver du sens à leurs études et à leur avenir, en élaborant leurs difficultés, leur mal-être, leurs inquiétudes, pour tenter de les surmonter.

Confier ce rôle uniquement aux enseignants, revient à limiter l’accompagnement de l’orientation à une approche exclusivement scolaire ou au contraire à demander aux enseignants, dont ce n’est pas la mission première, de tenir une place pour laquelle ils n’ont ni la formation, ni le positionnement nécessaire.

Pour le SNES-FSU, c’est de la complémentarité et du croisement des approches des différents personnels que naissent la compréhension des situations et la construction de parcours réellement ambitieux pour tous les élèves.


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