D’une réforme à une autre …

La réforme du lycée de 2010-2012 nous a fait revenir 20 ans en arrière avec la suppression des dédoublements en séries technologiques, dédoublements qu’une grille horaire nationale garantissait pourtant depuis 1994. La diminution de l’horaire en « S » (passant avec cette réforme, de 4 à 3h…) et la poussée démographique en lycée ont contribué à une dégradation profonde des conditions dans lesquelles nous exerçons notre métier, depuis une décennie.

La réforme actuelle remet en cause le baccalauréat – en tant qu’examen national – et par voie de conséquence, l’accès à l’université. La réforme Blanquer du lycée, derrière un discours séduisant mettant à l’honneur les «humanités », aggravera encore la situation des dédoublements et aboutira ‐ suite à la suppression des séries générales ‐ à l’alourdissement des effectifs dans les classes de tronc commun.

Pour le commun des professeurs de philosophie, la tendance sera donc à l’augmentation de la charge de travail, tant durant l’année scolaire (le contrôle continu – dont la philo – comptera pour 10 % dans l’évaluation du bac 2021), qu’au moment des épreuves du baccalauréat (la philosophie étant une épreuve universelle, elle comptera pour 8% dans le bac général contre 4% dans la voie technologique), alors que le nombre de professeurs de philosophie est proportionnellement en baisse depuis bientôt 20 ans et que la poussée démographique va se poursuivre au lycée pendant plusieurs années.

Nouveaux programmes, nouvelles épreuves ?

En faisant le choix radical d’un programme de notions (sous forme d’une liste alphabétique), découplées des champs de réflexion des anciens programmes (la morale, la politique…), le conseil supérieur des programmes a donné satisfaction à notre exigence de préserver notre liberté philosophique. Mais il aggrave du même coup l’indétermination d’un programme dont les candidats à l’examen risquent de ne plus faire le lien avec l’épreuve qui leur sera proposée en juin 2021.

Ajoutons que le modeste coefficient de la voie générale (8 %, soit sensiblement le poids de la philosophie dans l’ex bac S) associé au calendrier imposé par Parcoursup, risquent de marginaliser une épreuve de philosophie perdue au milieu du mois de juin, alors que l’essentiel du nouveau bac se jouera en amont.

Quant aux « nouvelles » épreuves , c’est le retour au statu quo qui sera la règle, alors que les épreuves proposées dans la voie technologiques attendaient de l’expérience menée dans la série hôtelière (STHR) une nouvelle proposition sous forme de dissertation guidée.

Pour mémoire, Enquêtes programmes 2018 et 2019

HLP, une spécialité qui résiste mal à la concurrence en fin de 1ere…

Quant à la spécialité « humanités, littérature et philosophie » (HLP) censée permettre un enseignement approfondi de la philosophie à destination d’un public scolaire qui en ferait le choix dès la classe de première, nous constatons qu’à moyens constants, cette spécialité ne sera proposée que d’une façon très marginale en terminale (touchant moins d’élèves que feu la filière L).

Pour instruire notre réflexion :

– Un temps fort à l’occasion des assises nationales de l’enseignement de la philosophie (15 juin 2018) avec des associations professionnelles, des universitaires et dans un cadre inter-syndical.

– Enquêtes SNES sur les épreuves et le programme de philosophie : enquête 2018 et 2019

Au-delà de ces questions privilégiées, le groupe philosophie relaie auprès de la direction du SNES tous les problèmes qui se posent dans l’exercice de notre enseignement et que vous voulez bien nous signaler de façon à faire entendre nos revendications aux autorités concernées, Inspection, Direction des enseignements ou Ministère. Le souci du groupe est d’être représentatif des professeurs de philosophie syndiqués au SNES.

Pour nous joindre ou nous rejoindre :

– liste de diffusion (inscription sur contenus.secretariat@snes.edu )
– participation aux journées de réflexions disciplinaires annoncées sur la liste et par courriels aux syndiqués (stages au S4 ou stages décentralisés en partenariat avec les S3)

Dans cette rubrique vous trouverez également les textes réglementaires relatifs à notre enseignement, les comptes rendus les plus récents des rencontres et des journées de réflexion organisées par le groupe.

(*) « Le travail d’un groupe disciplinaire est de développer les réflexions collectives sur les contenus et les pratiques de la discipline en lien avec les collègues de la discipline mais également des chercheurs, des universitaires et de préparer les prises de position du SNES. Les orientations et les décisions sont prises par les instances de direction. » (supplément à l’US n°571 du 12 juin 2002)

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