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Quand les collèges et lycées sont des passoires thermiques : quel est le coût de l’inaction ?

L'Éducation Nationale ne semble pas prendre la mesure de la crise climatique. Pourtant, des solutions existent, et le SNES-FSU s'engage sur la question.

30 septembre 2022

Nos établissements, de véritables passoires énergetiques

Alors que la crise climatique est déjà là, et que les collèges et lycées sont de véritables passoires thermiques, l’Éducation Nationale ne semble pas prendre la mesure de la situation.

Invitée à L’émission du SNES-FSU du 29 septembre, Coralie Benech, co-secrétaire générale du SNEP-FSU revenait sur la problématique des dépenses énergetiques, particulièrement prégnante dans les établissements sportifs.

85 % des équipements sportifs sont antérieurs à 2005,  et les deux tiers des piscines datent d’avant 1995. C’est un gouffre énergétique et on a besoin d’un plan de rénovation, y compris pour assurer de manière pérenne et continue l’enseignement de l’Éducation Physique et Sportive. Il faut un plan d’investissement de l’Etat, parce que les collectivités territoriales seules ne pourront pas y arriver.

Coralie Benech

Loin de prendre le sujet à bras le corps, le gouvernement en reste à des mesures lui permettant surtout de se donner une bonne conscience environnementale, quand il ne nous invite pas à porter doudounes et cols roulés.

Pourtant, des solutions existent.

Le SNES-FSU de son côté porte une autre ambition.

Nous, on se dit : comment se mettre dans les meilleures conditions pour que les élèves puissent apprendre et que le personnel puisse travailler. Et ça veut dire deux choses : le présentiel et l’anticipation, des aides aux collectivités territoriales. Il n’est pas question de payer le prix de l’impréparation ou de l’inconséquence du gouvernement sur ces sujets-là.

Sophie Vénétitay

Le SNES-FSU a fait des propositions concrètes. Nous portons un projet ambitieux, ancré dans les réalités professionnelles, ce projet peut changer le quotidien des personnels, des élèves et des usagers des établissements, qu’ils soient sportifs ou scolaires.

Des établissements à la hauteur des enjeux climatiques

Des établissements prêts pour la crise climatique et adaptés aux personnes en situation de handicap.

  • Refonte des indemnités relatives à la mobilité douce
  • Investissements pour des établissements durables, écologiques et inclusifs
  • Circuits courts et l’agriculture raisonnée dans les cantines.

Les travaux de rénovation et d’isolation coûtent cher mais le coût de l’inaction coûte plus cher que le coût de l’action : le premier est évalué à 5 % du PIB contre 1 % pour le second. Sur le long terme, le coût est amorti, avec une meilleure performance énergétique. En s’appuyant sur une mutualisation par l’ensemble des utilisateurs des équipements sportifs, on permet de meilleures conditions de travail pour les enseignants.

Coralie Benech

En la matière, l’État doit prendre sa part.

Les besoins, notamment en termes d’isolation de vieux bâtiments, ne sont pas assez entendus et l’État ne peut pas non plus toujours se décharger sur les collectivités territoriales. Il doit reconnaitre sa responsabilité dans la continuité du service public d’éducation en présentiel.

Tout a été chiffré (cf le référentiel ci-dessous), on demande à ce que tout le monde soit associé. Des solutions existent, il faut juste une orientation politique et une aide de l’État aux collectivités territoriales.

Coralie Benech

Des choix politiques

Malgré la bonne volonté affichée par Elisabeth Borne, le compte n’y est pas. Comme nous l’indiquions dans un précédent article intitulé « Isolation des bâtiments : une urgence » : sur les 4 Mds€ destinés à la rénovation énergétique, seulement 500 millions ont été employés pour la rénovation des bâtiments scolaires, soit environ 2000 projets, alors que le ministère dénombre 59 650 établissements scolaires en France.

Il y a des solutions. C’est un vrai choix politique. Ça s’applique à tout le bâti scolaire. Il y a des installations à rénover, d’autres construire, pour diminuer les inégalités sur le territoire. On sait que c’est que c’est un coût important mais c’est un investissement. Pour nous, c’est le moment de le faire.

Coralie Benech

Problème : il semble que le volet économique passe avant les conditions de travail des élèves et des personnels. Et les dernières déclarations de Pap N’Diaye concernant l’hiver compliqué et la nécessité d’assurer la continuité pédagogique rappelle des souvenirs et de grands moments de solitudes ces derniers 18 mois !

Sa réponse est le symbole de l’impréparation sur cette question-là. Le renvoi aux collectivités territoriales, cette espèce de ping-pong qu’on a connu pendant 2 ans, qui va financer les capteurs de CO2 ou la rénovation des bâtiments ? Mais on n’a pas la réponse, qui est de dire que l’Éducation Nationale s’empare du sujet, fait les investissements nécessaires, réunit les acteurs, concerte, prend de décisions.

Sophie Vénétitay

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