Monsieur le ministre, Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les membres du CSE,

Bonjour à toutes et à tous,

Cette déclaration est complétée par celle de la FSU pour les points Avenir lycéens et l’éducation au développement durable.

Avec la FSU, le SNES a quitté les ateliers du Grenelle de l’Éducation. Réitérons ici notre désaccord avec la méthode employée : des experts de leur domaine, qui parce qu’ils ont été à l’école, situation somme toute fréquente dans la société française, auraient une légitimité à développer une glose sur les métiers de l’enseignement et de l’éducation. Nous avons pris la peine de participer à ces « ateliers », le niveau des discussions nous a conduit à nous investir ailleurs.

Nous rappelons dans ce cadre que les professeurs documentalistes ont une mission d’enseignement, qu’une partie du travail des CPE est nomade, qu’il est donc nécessaire et naturel qu’ils bénéficient de la prime d’équipement.

Avant d’aborder le cœur de ce CSE, les CPGE, le SNES-FSU tient à rappeler :

– pour l’actualité de la période, les résultats de l’étude TIMMS sur les sciences et les mathématiques sont à prendre comme le bilan de la dégradation des conditions d’enseignement et d’étude en collège ainsi que des difficultés générées par les programmes, qui concernent l’ensemble des disciplines : un bilan sincère du fonctionnement du collège doit être mené ;

– pour les urgences : la nécessité d’aménager les épreuves du DNB 2021 et de reporter les épreuves de spécialité du baccalauréat au mois de juin, nous l’avons déjà demandé, une réponse d’ici les congé de Noël est nécessaire ;

– pour les discussions à venir : une opposition totale avec la dilution de l’éducation prioritaire dans un quelconque plan de contractualisation académique tel que présenté dans la presse nationale.

L’anticipation et le dialogue social ne sont pas les points forts du ministère dans la période, nous l’avons déjà dit dans cette assemblée, mais il est toujours temps de s’améliorer.

En tout état de cause, le blocage persistant quant aux demandes d’aménagement des examens, les projets destructeurs sur l’éducation prioritaire, l’absence de revalorisation à la hauteur des besoins et de créations de postes dans le second degré, amènent logiquement le SNES, avec la FSU, à appeler les personnels à se mobiliser en janvier, et à la grève le 26.

CPGE

À l’ordre du jour de ce CSE sont prévus de nombreux textes consacrés aux Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE). C’est l’occasion pour nous de faire le point sur des problèmes qui concernent ces classes ou les professeurs qui y enseignent.

Concernant la crise sanitaire : faute d’un cadre national, dans certains établissements, les cours sont restés en présentiels à 100 % alors que dans d’autres se sont mis en place des demi-groupes. Le SNES-FSU a écrit à deux occasions au ministère pour demander un cadrage strict et des aménagements d’épreuves ou de programmes afin de préserver l’égalité des candidats devant les concours. Ces demandes sont restées lettre morte. Résultat, aujourd’hui, des lycées qui avaient mis en place des mesures de précaution pour faire face à l’épidémie font machine arrière et reviennent à du présentiel à 100 %. Les règles de distanciation sont abandonnées au prétexte d’une concurrence entre établissements, ce qui n’augure rien de bon quant à la propagation de l’épidémie. Il y a urgence à donner des consignes nationales impératives garantissant la sécurité sanitaire et l’égalité face aux concours.

Concernant la réforme des CPGE et la carte des formations : les CPGE scientifiques et économiques et commerciales vont connaître à la rentrée prochaine des bouleversements liés à la réforme du lycée. Il ne s’agit pas d’une surprise, l’annonce en ayant été faite il y a 3 ans, c’est pourquoi le SNES-FSU, qui a alerté les services à plusieurs reprises, entend ici dénoncer les conditions de sa mise en œuvre pour les collègues. Comment se fait-il, alors que le serveur SIAM dédié aux mutations est fermé depuis mardi 12h, que la carte d’ouverture des MP2I à la rentrée prochaine n’ait toujours pas été rendue publique ? Quels critères de départage va utiliser la DGRH dans les établissements où les équipes s’opposent à la transformation d’une MPSI en MP2I ? Comment se fait-il que des collègues de CPGE ECE et ECS soient en train de découvrir que leur poste peut être en danger en raison d’une évolution de l’offre de formation décidée par la direction de leur établissement dans le cadre de la mise en place des différents parcours d’ECG ? Pourquoi n’y a-t-il pas de pilotage ministériel pour organiser la mise en place ces différents parcours d’ECG, alors qu’il est impossible d’avoir une vision globale des choses depuis chaque établissements ?

Concernant les textes du jour, le SNES-FSU acte positivement la prise en compte dans les textes aujourd’hui présentés, de plusieurs observations qui ont été faites lors de la CSL du 30 novembre, pour ce qui concerne les mathématiques appliquées de la filière ECG et les programmes de physique. Cependant, les programmes de mathématiques des filières scientifiques restent, eux, encore bien lourds. L’hétérogénéité des parcours au lycée cadre mal avec des programmes toujours plus ardus. Il est très frustrant et décourageant pour les professeurs de ne pouvoir accompagner les étudiants qui en ont le plus besoin en raison de programmes trop lourds. L’ouverture sociale des CPGE et des Grandes Écoles nécessite des programmes faisables qui n’effraient pas d’éventuels candidats. Les étudiants les plus fragiles ou ceux qui ont le moins de connivences avec l’institution scolaire pourraient bien être les perdants de cette réforme, alors que le comité de suivi de la réforme du lycée montre que les filières scientifiques deviennent de nouveau des parcours de tri social et genré. Les amendements proposés visent à mieux accompagner les étudiants.